Migrants à Calais : les 40 policiers en plus "ne changeront pas grand chose à la situation"
Christian Salomé, président de l’association L’Auberge des Migrants, a expliqué, dimanche sur franceinfo, que le problème vient des relations actuelles entre la France et l'Angleterre, alors qu'une quarantaine de policiers supplémentaires sont attendus à Calais.
Une quarantaine de policiers supplémentaires sont attendus la semaine prochaine à Calais. Un an après le démantèlement de la Jungle entre 500 et 1 000 migrants, selon les sources, se trouvent dans la zone portuaire du nord de la France, pour tenter de passer en Angleterre. Christian Salomé, président de l’association L’Auberge des Migrants a estimé, dimanche 12 novembre sur franceinfo, que ces 40 policiers ne vont pas changer la situation sur place. C'est, selon lui, avant tout "un problème politique" entre l'Angleterre et la France.
franceinfo : 40 policiers supplémentaires portant le nombre à 440, cela vous semble utile au regard de la situation ?
Christian Salomé : Si on ajoute à cela le nombre de CRS et de gendarmes mobiles, nous sommes déjà officiellement à 1 130 personnes. Elles sont là pour traquer les réfugiés. 40 personnes de plus, cela ne changera pas grand-chose à la situation. S'ils sont à Calais, c'est pour rejoindre leur famille en Angleterre. Ils fuient la guerre. Ce n'est pas 40 policiers supplémentaires qui vont leur faire changer d'avis, c'est une certitude. Quand on discute avec eux, au bout de quelques minutes, on comprend que si on était à leur place, on ferait exactement pareil.
Comment régler cette situation ?
Il y a les accords avec l'Angleterre. Emmanuel Macron avait dit : "On rediscutera les accords du Touquet". Ils font que c'est la France qui bloque la frontière anglaise. C'est l'une des bases du problème. Si ces gens n'étaient pas obligés de prendre d'énormes risques pour passer en Angleterre, ce serait quand même beaucoup plus simple pour tout le monde. C'est un problème politique en effet. La politique semble actuellement fort bloquée entre la France et l'Angleterre, entre la France et l'Italie et maintenant entre l'Espagne et le Maroc. Un peu partout, on voit qu'on est en situation de blocage. À partir de ce moment-là, qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter un maximum de drames ?
Vous dénoncez aussi l'action des forces de sécurité sur place...
Nous distribuons environ 700 repas à Calais. Nous distribuons des couvertures de récupération qui sont confisquées soit dans l'heure qui suit, soit le lendemain matin. Ces gens dorment à la belle étoile alors qu'ici nous avons beaucoup de pluie, nous avons des températures qui commencent à être négatives. Quand ils n'ont pas réussi à passer ou à se cacher dans un camion, ils restent au bord de l'autoroute dans les champs et ils dorment comme ça. Il y a également des familles comme ça.
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