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Jungle de Calais : cinq ans après son démantèlement, "la situation reste compliquée mais n'est pas pire", estime le député Pierre-Henri Dumont

Le député Les Républicains de la 7e circonscription du Pas-de-Calais rejette les propos d'associations qui dénoncent "une situation inhumaine" pour les réfugiés qui vivent à Calais.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des migrants  à Calais en mars 2020. Photo d'illustration. (SEBASTIEN COURDJI / EPA)

Cinq ans après le démantèlement de la "jungle de Calais", ce vaste camp de migrants au nord de la France évacué et détruit en octobre 2016, "la situation reste compliquée, dramatique à certains égards, mais elle n'est pas pire qu'il y a 5 ans", a estimé dimanche 24 octobre sur franceinfo Pierre-Henri Dumont. Le député Les Républicains de la 7e circonscription du Pas-de-Calais a invité les associations à "mesurer ce qu'elles disent", après les propos de l'association Salam, samedi 23 octobre sur franceinfo, évoquant "une situation inhumaine" et des tentes détruites "pratiquement tous les jours".

"Il y a 5 ans, la jungle de Calais c'était le plus grand bidonville d'Europe, il y avait chaque nuit des affrontements de plusieurs centaines de migrants avec les CRS et il y avait des morts quasiment toutes les semaines dans les rangs des migrants", a réagi le député. "Il y avait des 'caillassages' de camionneurs et de camions sur la rocade avec des barrages type 'Far West' jusqu'à ce que des camionneurs meurent grillés dans les flammes de leurs cabines en raison de ces barrages de migrants", a-t-il assuré.

"La seule solution pour éviter la création de ces nouvelles jungles, c'est de démanteler extrêmement régulièrement les tentes, les abris qui sont créés."

Pierre-Henri Dumont

à franceinfo

Selon lui, il faut à tout prix "éviter de créer un point de fixation", en "laissant des migrants s'installer pendant quelques jours". "Depuis 25 ans, nous avons ce même système où dès que nous laissons des tentes s'installer, il y a création d'un bidonville avec à l'intérieur des règles de vie et des réseaux de passeurs qui trouvent là des gens capables de payer pour risquer leur vie, pour ensuite mourir - pour certains - sur des petits rafiots, des small boat", a déploré Pierre-Henri Dumont. Aujourd'hui, il reconnaît qu'il y a toujours des passeurs mais "moins que s'il y avait 10 000 personnes à proximité".

 "L'occasion manquée" du Brexit

"Il faut continuer à faire des maraudes, à expliquer aux migrants qu'il faut déposer des demandes d'asile en France et à travailler avec le Royaume-Uni", a insisté le député LR, dénonçant "l'occasion manquée" du Brexit. "Emmanuel Macron a refusé que dans les négociations du Brexit soit niché un accord migratoire", a regretté Pierre-Henri Dumont. Selon lui, il faut renégocier "non pas en quémandant 50 millions d'euros comme nous le faisons pour acheter des caméras, des grilles, des barbelés et des drones mais en expliquant que les Britanniques doivent maintenant retravailler leur droit interne parce qu'il facilite l'immigration de clandestins". "Il y a des moyens de pression mais il faut du courage politique, malheureusement ce gouvernement n'en a pas", a conclu Pierre-Henri Dumont.

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