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Quand la mangrove ne protège plus la côte

Une étude menée pendant plus de 15 ans par des chercheurs français vient de mettre à jour le rôle essentiel de ces forêts aquatiques pour protéger le littoral contre la montée de la mer. Elle permet aussi de donner des recommandations à la Guyane française pour aménager son territoire en préservant sa mangrove et éviter les erreurs de son voisin le Guyana.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (IRD)

Les mangroves des Guyane
qui s'étalent entre les deltas de l'Orénoque et de l'Amazone, comptent parmi
les plus vastes au monde. Cet écosystème particulier, entre terre et mer, joue
un rôle majeur dans la protection contre l'érosion de la côte.  

C'est ce qu'à découvert à
ses dépens le Guyana, l'un des pays les plus pauvre au monde et où 90% des
habitants vivent le long du littoral. Pour développer l'aquaculture et
l'agriculture – essentiellement la riziculture, les zones marécageuses
littorales ont été aménagées en "polders". Pour ce faire, des digues ont été
élevées, réduisant la frange de mangrove d'1 km à seulement quelques dizaines de
mètres de large.

Sur les 450 km de côtes
le long de l'Atlantique que compte le Guyana, plus des trois quarts sont aujourd'hui
endigués. Des digues qui aujourd'hui n'assurent pas une aussi bonne protection
que les mangroves contre la houle. Les scientifiques ont identifié les
principaux processus à l'oeuvre tout au long du littoral guyanien. Ils ont
ainsi évalué les élevés risques de déstabilisation de la ligne côtière du fait
de la diminution de la mangrove.

Des programmes de reboisement mis en place

L'expertise des
scientifiques français de l'IRD et de l'université Aix-Marseille a permis au
gouvernement guyanien de préciser les mesures d'action à mettre en place pour
recoloniser l'espace littoral en replantant de la mangrove. Le littoral de la
Guyane française subit à son tour une pression démographique, doit tirer des conclusions
de cette étude afin d'éviter les mêmes problèmes que son voisin.

Aujourd'hui,
les programmes de reboisement de la mangrove en Amérique du sud sont financés
notamment par l'Union européenne. Elle est donc très regardante sur les
économies qui peuvent être faites en évitant de défricher aujourd'hui pour ne
pas avoir à replanter demain.

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