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Guyane : 1 581 plaintes ont été classées sans suite en 2017, faute d'avoir été traitées à temps

Un magistrat assurait dernièrement que "les moyens dédiés à la justice en Guyane ne sont pas en rapport avec le nombre de crimes et délits commis sur ce territoire."

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
En 2014, seul un dossier de plainte avait été classé sans suite au tribunal de grande instance de Cayenne (Guyane) pour "prescription de l'action publique", contre deux en 2015 et quatre en 2016. (ANNESTAHL / E+ / GETTY IMAGES)

Grand ménage au tribunal de grande instance de Cayenne (Guyane). Selon la "plaquette" de la juridiction mettant en exergue certaines données de 2017, consultée vendredi 2 février, 1 581 dossiers liés à des dépôts de plainte ont été classés sans suite, au "motif juridique" d'une "extinction de l'action publique en raison de la prescription de l'action publique". Ces dossiers anciens n'ont pas été "traités en temps utile" et ont donc été "classés dans le cadre du grand mouvement de remise en ordre du tribunal", a indiqué le procureur de la République, Eric Vaillant, confirmant une information du site Guyaweb.

En 2017, à Cayenne, 2 000 jugements rendus par le TGI mais jamais exécutés se sont révélés prescrits, indiquait déja une compte rendu d'une commission d'exécution des peines (Comex) daté de mai. "La machine judiciaire produit des décisions et des peines. Le service de l'EP (exécution des peines) du TGI est sinistré depuis plusieurs années. Sous-dimensionné, il ne peut pas gérer à la fois le flux courant et le stock", notait alors la Comex. "Un gros travail de purge des situations anciennes est toujours en cours à l'EP. On trouve un certain nombre de décisions qui n'ont jamais été exécutées et qui sont donc prescrites", ajoutait-elle.

"Les moyens dédiés à la justice en Guyane ne sont pas en rapport avec le nombre de crimes et délits commis sur ce territoire. Régulièrement des faits de crimes passibles des assises sont requalifiés devant le tribunal correctionnel à cause de l'énorme retard accumulé par la session d'assises", confiait récemment un magistrat à l'AFP.

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