Cet article date de plus de quinze ans.

François Fillon et Vladimir Poutine ont salué vendredi la bonne entente économique entre la France et la Russie

Le premier ministre russe se trouve pour deux jours en visite à Paris.Plusieurs accords économiques ont été conclus dans le cadre de ce séjour: EDF va ainsi rejoindre le projet de gazoduc South Stream, Renault et Avtovaz ont signé un protocole pour renflouer le constructeur auto russe en grande difficulté.
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Le preminer ministre, François Fillon, avec son homologue rssue, Vladimir Poutine, à Rambouillet le 27 novembre 2009 (AFP PHOTO / RIA NOVOSTI / POOL / ALEXEY DRUZHININ)

Le premier ministre russe se trouve pour deux jours en visite à Paris.

Plusieurs accords économiques ont été conclus dans le cadre de ce séjour: EDF va ainsi rejoindre le projet de gazoduc South Stream, Renault et Avtovaz ont signé un protocole pour renflouer le constructeur auto russe en grande difficulté.

Par ailleurs, la France étudie une demande de la Russie d'acquérir un puissant navire de guerre français, de type Mistral, car elle est
"ouverte à la coopération" en matière de défense avec Moscou, a déclaré le premier ministre français François Fillon. De son côté, Vladimir Poutine a souligné que son pays "n'avait pris aucune décision". Cependant, les Russes "utiliseront" les armements qu'ils pourraient acquérir "là où ils l'estimeraient nécessaire", a-t-il affirmé. La Géorgie et les Etats baltes ont fait part de leur inquiétude au sujet de cette éventuel achat d'un "Mistral", navire d'environ 200 mètres.


L'accord énergétique
Un accord a été conclu entre EDF et le géant Gazprom pour l'entrée du groupe énergétique public français dans le projet russe de gazoduc South Stream. Porté par les compagnies russe Gazprom et italienne ENI, South Stream , concurrent du projet Nabucco cher à l'UE, doit acheminer du gaz russe vers l'Europe via la mer Noire, en contournant l'Ukraine.

EDF "recevra 10 % du projet", a précisé Vladimir Poutine.

South Stream est ardemment défendu par Moscou, de même que son équivalent en mer Baltique, North Stream, pour s'assurer du plein contrôle de ses exportations gazières. Les deux projets permettent de contourner les territoires de ses anciens satellites, Biéolorussie et Ukraine en premier lieu.

L'accord automobile
Renault et Avtovaz ont signé un protocole d'accord pour renflouer le constructeur russe en grande difficulté financière, prévoyant un investissement de 240 millions d'euros de Renault en technologie et matériels et un soutien financier accru de l'Etat russe.

L'Etat russe va porter son soutien à Avtovaz de 25 à 75 milliards de roubles (1,67 milliard d'euros) pour rembourser les dettes bancaires et couvrir les besoins de liquidités à court terme d'Avtovaz, ont indiqué les deux constructeurs dans un communiqué.
De son côté, la firme au losange va apporter de son côté l'équivalent de 240 millions d'euros en nature: transferts de technologie, machines, équipements et savoir-faire pour produire de nouveaux véhicules sur la plate-forme de la Logan.

L'objectif du plan de sauvetage est d'assurer une production annuelle de 900.000 véhicules à l'usine Avtovaz de Togliatti à l'horizon 2015 et de maintenir les parts de marché en Russie de Lada, la marque d'Avtovaz.

Les relations entre les deux pays
François Fillon et Vladimir Poutine ont salué vendredi la proximité de vues entre la France et la Russie sur les questions économiques et climatiques.

Le premier ministre français a rappelé devant son homologue russe la volonté française de développer un espace économique commun entre l'Union européenne et la Russie. "Notre objectif, c'est de construire à terme, avec la Russie, un espace fondé sur la libre circulation complète des hommes, des biens, des capitaux et des services", a dit François Fillon lors d'une conférence de presse qui concluait le XIVe séminaire intergouvernemental franco-russe, à Rambouillet.

Dans l'esprit des discussions européennes, Moscou et Paris ont signé un accord sur les migrations professionnelles. Interrogé sur la situation des droits de l'homme en Russie, dénoncée par des organisations militantes, le chef du gouvernement français a renvoyé à l'engagement de Paris "d'être aux côtés" de Moscou, et a insisté sur les "progrès" accomplis par la Russie depuis vingt ans.

La France était en 2008 le cinquième partenaire commercial de la Russie en Europe, avec 22 milliards de dollars d'échanges bilatéraux. Les deux pays entendent développer cette relation. "Avant, nous parlions souvent du haut niveau de relation politique qui n'était pas transformé en coopération économique. Nous avons beaucoup travaillé cette année pour changer cette situation. Aujourd'hui, nous constatons que nous avons atteint cet objectif", s'est félicité Vladimir Poutine.

François Fillon a par ailleurs affirmé qu'il existait "une très grande identité de vues entre la Russie et la France sur la manière dont la conférence de Copenhague [sur le climat] doit être abordée, les résultats qui doivent être ceux de cette conférence", a dit François Fillon lors d'une réunion avec l'ensemble des ministres qui participaient au séminaire gouvernemental.

Les deux chefs de gouvernement ont en outre insisté sur l'importance symbolique de l'année croisée de la Russie en France et de la France et Russie, qui se concrétisera en 2010 par de
multiples manifestations culturelles. A cette occasion, le président russe Dimitri Medvedev effectuera une visite en mars à Paris. Nicolas Sarkozy se rendra pour sa part à Moscou en mai. Vladimir Poutine viendra ce même mois inaugurer une vaste exposition au Grand Palais à Paris.

Poutine rencontre Chirac autour de l'Afrique
L'ancien président français Jacques Chirac a insisté vendredi auprès du chef de gouvernement russe Vladimir Poutine sur l'importance de "la place et du rôle de l'Afrique", au cours d'un entretien de près de 1h dans un grand hôtel parisien.

Les deux hommes se sont retrouvés pour un petit-déjeuner à l'Hôtel Bristol avant que ne débute à Rambouillet le séminaire franco-russe. Ils ont fait un "vaste tour d'horizon des questions internationales". Jacques Chirac "s'est réjoui de la tenue en France de ce séminaire gouvernemental franco-russe et a formulé un souhait de réussite pour l'année croisée France-Russie", selon l'entourage de l'ancien président français.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.