François Fillon a bouclé jeudi ses entretiens avec les partenaires sociaux, consécutifs à l'annonce du plan de rigueur
Le dernier intervenant, le président de la CFTC Jacques Voisin, a, comme la plupart de ses prédécesseurs, exprimé des critiques.
"On est dans une situation difficile, on le reconnaît. Mais le plan de rigueur, ça nous inquiète. On s'interdit des marges de manoeuvre pour la croissance, pour la consommation, pour le social", a-t-il déclaré à l'AFP.
Concernant les mesures annoncées, les critiques de la CFTC se concentrent sur l'alourdissement de la taxation sur les complémentaires santé -"on lui a dit très clairement, ça n'est pas acceptable" - ou encore la taxation exceptionnelle des très hauts revenus, jugée insuffisante.
Jacques Voisin a précisé avoir suggéré au chef du gouvernement l'idée d'un "impôt sur la fortune des personnes morales", citant "l'exemple de Total qui n'a pratiquement plus d'activités en France et doit payer 3% d'impôts" seulement.
Front syndical
A sa sortie lundi de Matignon, Bernard Thibault (CGT) s'était montré parmi les plus virulents, après avoir adressé un "triple zéro" au gouvernement. "La CGT appelle "plus que jamais" à la mobilisation, avait-il proclamé. Une intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Unsa et SUD devait en arrêter ce jeudi soir les modalités.
Sur une ligne moins dure, François Chérèque (CFDT) a néanmoins profité de son entrevue avec M. Fillon pour estimer que le plan d'économies de 12 milliards n'était "pas le bon" car "inégal".
Jean-Claude Mailly (FO) a pour sa part critiqué un nouveau "durcissement" de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), et qualifié de "peanuts" la taxe sur les très hauts revenus.
Reçues mardi, l'Unsa a déploré la "disproportion (...) entre ce qui est demandé aux entreprises et aux ménages" tandis que la CFE-CGC s'est alarmée du coût "de plus en plus lourd" des soins de santé.
Au préalable, l'ensemble des syndicats avait manifesté son mécontentement de n'avoir pu s'entretenir que par téléphone avec le Premier ministre avant la présentation des mesures le 24 août.
Le patronat d'accord avec le plan
Côté patronat, la présidente du Medef Laurence Parisot a salué le plan, se disant par la même favorable à la "règle d'or" budgétaire.
La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a elle affirmé que les PME avaient contribué "au maximum" de leur capacité. Enfin, l'Union professionnelle artisanale (Upa), sans "crier au loup", a prévenu qu'elle resterait "vigilante" lors de l'examen des mesures au Parlement.
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