France Télécom: que de communication !
Suite à la vague de suicides, le groupe de télécommunications multiplie les initiatives pour sauver la faceSuite à la vague de suicides, le groupe de télécommunications multiplie les initiatives pour sauver la face
Après 23 suicides en 18 mois et l'intervention de l'Etat, la direction de France Télécom tente d'enrayer la spirale en lançant 5 thèmes de discussion.
Beaucoup plus discrètement, elle suggère à ses salariés quoi répondre aux clients et aux proches sur les suicides. En substance, les transformations se déroulent dans "les meilleures conditions".
Selon Christian Mathorel (CGT), la direction de France Télécom a envoyé une lettre au personnel leur indiquant le discours à tenir à l'extérieur du groupe.
"A titre personnel, nous avons tous un avis, mais il est important de rester factuels dans nos dialogues, avec nos clients en particulier", explique la direction dans cette lettre, proposant une "base de réponse possible".
Elle propose par exemple d'expliquer que l'entreprise "connaît de grandes transformations liées à notre secteur d'activité. La très grande majorité de ces évolutions se déroulent dans les meilleures conditions. C'est pourquoi toute l'entreprise est mobilisée pour mieux comprendre les raisons de ces drames et mieux accompagner ses salariés".
"Cette lettre est infâme, c'est un déni de la personnalité des salariés", a estimé M. Mathorel. "On ne demande pas aux salariés de taire leurs sentiments. Il a été au contraire conseiller de s'exprimer en groupe sur le sujet", a répondu la direction.
Cinq axes de réflexion
"L'ensemble des organisations syndicales ont réussi à obtenir cinq premiers chantiers de négociations", portant sur "l'organisation du travail, les conditions de travail, l'équilibre vie privée-vie professionnelle, les institutions représentatives du personnel, et les règles de mobilité", a par ailleurs expliqué à la presse Christian Mathorel.Lancés le 1er octobre, les cinq groupes correpondants devront faire des propositions dès le 30 novembre. Seule la négociation sur les mobilités devra aboutir plus tôt, fin octobre, a précisé Patrice Diochet (CFTC), qui a salué "une vraie rupture dans le langage de France Télécom, qui reconnaît avoir fait fausse route et qu'il faut rajouter de l'humanité".
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