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Edmond Maire, initiateur du "recentrage" de la CFDT, est mort à l'âge de 86 ans

Le syndicat a salué, dimanche, "un immense syndicaliste", "une référence incontournable". Edmond Maire avait dirigé la CFDT de 1971 à 1988.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Edmond Maire, ancien dirigeant de la CFDT, à Paris, le 25 octobre 2006. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Edmond Maire, qui a profondément marqué la CFDT qu'il a dirigée de 1971 à 1988, est décédé à l'âge de 86 ans, dimanche 1er octobre. L'ancien secrétaire général, "entouré de sa famille, est décédé ce [dimanche] matin des suites d'une maladie"a annoncé sa famille dans un communiqué, précisant que ses obsèques "auront lieu dans l'intimité".

"Une référence incontournable"

"C'est un jour très très triste", a réagi, ému, Laurent Berger. L'actuel dirigeant de la CFDT a perdu un "repère". Considéré comme l'artisan du "recentrage" de la CFDT à la fin des années 1970, Edmond Maire "nous a appris à regarder un peu plus la réalité en face", a ajouté Laurent Berger. Pour ce dernier, l'ancien dirigeant est "le père de ce qu'on essaye de faire depuis de nombreuses années, c'est-à-dire de recentrer sur le quotidien des travailleurs, de tenir notre place d'organisation syndicale, de ne pas être des commentateurs mais d'essayer de faire bouger les choses dans les entreprises, sur les lieux de travail, mais aussi au niveau de la société".

La CFDT a, elle, salué en Edmond Maire "un immense syndicaliste", "une référence incontournable" et un "acteur central de l'évolution de la CFDT, de la place qu'elle occupe dans la société française et, au-delà, de la démocratie sociale", dans un communiqué.

Il a "transformé et inspiré le dialogue social"

Sur Twitter, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a exprimé sa "grande tristesse" et son "immense reconnaissance" face à la disparition de celui qui "a transformé et inspiré le dialogue social".

De son côté, Jean-Claude Mailly a présenté les "condoléances" de Force ouvrière.

L'ancienne ministre du Travail Martine Aubry a exprimé sa "profonde tristesse" : "C'est avec mon père [Jacques Delors] l'homme à qui je dois mes engagements."

Défenseur du "réformisme"

Edmon Maire s'est engagé à la CFTC en 1954, à l'âge de 23 ans. Partisan de la laïcisation du syndicat chrétien, il est l'un des artisans, en 1964, de la scission qui donne naissance à la CFDT.

Il gravit ensuite les échelons au sein des instances dirigeantes de l'organisation, jusqu'à en devenir le numéro un en 1971. Après avoir adopté le thème de l'autogestion dans la foulée de mai 1968, il engage en 1978 un "recentrage" de la CFDT, défendant le "réformisme" et le "syndicalisme de transformation sociale" négociée avec le patronat.

Proche de Michel Rocard, et adhérent du Parti socialiste à partir de 1974, il salue l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Mais ces prises de position politiques nuiront au syndicat, qui sera défait aux élections à la Sécurité sociale en 1983.

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