Quatre choses à savoir sur les mafias en France
Un rapport confidentiel de la police, cité par "Le Figaro", dresse un état des lieux du trafic de drogue et de la criminalité dans l'Hexagone.
SOCIETE - S'il n'y a pas une "mafia" en France, de nombreux groupes criminels se développent toutefois dans le pays. De nouveaux chiffres sur le trafic de drogue et la criminalité permettent de mieux comprendre l'évolution de ce marché. Ils proviennent d'"un rapport confidentiel" du Service de renseignement d'analyse sur la criminalité organisée (Sirasco), révélé par Le Figaro, lundi 22 octobre. FTVi revient sur les quatre principaux enseignements de ce document.
La plupart des grandes villes françaises sont concernées
Le rapport décrit une certaine décentralisation des crimes liés à la drogue, cantonnés jadis pour l'essentiel à Paris. A Strasbourg (Bas-Rhin), le trafic d'héroïne s'est largement développé, tandis qu'à Bordeaux (Gironde), plusieurs saisies de cocaïne ont marqué l'année. Rennes, Dijon, Orléans et toutes les grandes DIPJ (Direction interrégionale de la police judiciaire) ont participé à la rédaction du rapport, qui souligne d'ailleurs le "recours accentué aux aéroports de province par les trafiquants".
Par ailleurs, le proxénétisme est devenu la spécialité locale des criminels installés à Lyon (Rhône) : c'est là qu'un tiers des 500 affaires recensées l'an dernier ont été traitées.
La drogue, un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros
Le "chiffre d'affaires" du trafic est "de plus d'un milliard d'euros pour environ 250 tonnes de résine de cannabis consommées annuellement (...) L'ensemble des autres drogues rapportent également un milliard d'euros", soit un total de 2 milliards d'euros. C'est autant que l'ensemble des salaires de la police nationale, explique un officier au Figaro.
Les criminels issus des cités sensibles de plus en plus impliqués
"A côté des 'organisations criminelles françaises traditionnelles (corse, marseillaise, gens du voyage)' dont la PJ note la 'permanence', les analystes du Sirasco évoquent 'la montée en puissance d'une jeune génération issue des cités sensibles'", poursuit le quotidien.
"L'activisme et les capacités d'adaptation des organisations criminelles issues des cités sensibles, responsables des importations massives de cannabis marocain, et le déploiement continu des flux de stupéfiants demeurent la principale source d'irrigation de l'économie souterraine en France", écrit le rapport du Sirasco.
Les groupes criminels étrangers se développent
Le Figaro note "la présence dans la plupart des grandes agglomérations françaises d'organisations criminelles étrangères (...) russophones, italiennes, chinoises". Les groupes criminels concernés sont spécialisés dans le trafic de stupéfiants, le faux monnayage, les règlements de comptes, les vols à main armée, les extorsions violentes, selon le quotidien, qui rapporte que la PJ leur attribue 28 770 infractions au total en 2011.
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