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Echirolles. Huit suspects mis en examen pour "assassinats"

Ils ont été présentés au juge et placés en détention provisoire, selon leur avocat interrogé par l'envoyé spécial de France 2 à Grenoble.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Les policiers avant une intervention dans l'appartement d'un suspect dans l'affaire du double meurtre, le 2 octobre 2012 à Echirolles (Isère).  (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

ECHIROLLES - Alors qu'un millier de personnes ont assisté aux obsèques de Kevin et Sofiane, les deux jeunes garçons tués vendredi à Echirolles, une ville de la banlieue de Grenoble (Isère), mercredi 3 octobre, huit des douze agresseurs présumés encore gardés à vue ont été présentés à un juge d'instruction et mis en examen pour "assassinats". Ils ont tous été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.

Cette information judiciaire pour "assassinats" "est ouverte et c'est assez inhabituel, en cosaisine chez trois juges d'instruction, ce qui permettra un travail d'équipe et d'avoir évidemment un suivi par plusieurs magistrats", a expliqué le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.

FTVi revient sur la chronologie de l'affaire, des premières arrestations aux mises en examen.

Acte 1 : douze personnes interpellées

Entre lundi soir et mardi 2 octobre au matin, douze personnes ont été placées en garde à vue. Parmi elles, des jeunes du quartier de La Villeneuve, à Grenoble, deux militaires, dont l'un est interpellé à Hyères (Var), et la mère de ces derniers. 

Acte 2 : deux suspects sont relâchés

Mardi, deux personnes ont été relâchées dans la soirée, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat : "Nous avions des éléments matériels qui prouvaient qu'ils n'étaient pas là [lors du drame] et il n'y avait pas de nécessité de les maintenir en garde à vue. Dix personnes sont alors en garde à vue.

Il précise par ailleurs que trois suspects, qu'il qualifie de "violents" sont encore dans la nature.

Acte 3 : deux hommes se rendent à la police

Mercredi matin, un homme se rend au commissariat de Cachan (Val-de-Marne). Ce jeune homme "ne faisait pas l'objet d'un mandat de recherche et n'est pas l'un des trois fuyards" encore recherchés, a indiqué le procureur, Jean-Yves Coquillat, sur RMC. L'homme avait quitté la ville précipitamment pour se réfugier chez son oncle en région parisienne. Lequel, prenant conscience de la gravité des faits, l'a conduit dans un service de police de la région avant que des policiers de Grenoble viennent le chercher dans la nuit, a expliqué le procureur. Selon des sources proches de l'enquête, "il est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la genèse de la dispute" et "est susceptible de s'être trouvé sur les lieux de la bagarre".

Autre reddition : celle de l'un des trois suspects en fuite. "Il est venu à l'hôtel de police de Grenoble et s'est constitué prisonnier mercredi matin", a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP. Il est soupçonné d'avoir porté des coups de couteau aux victimes. A nouveau, douze personnes sont entre les mains de la police. 

Acte 4 : l'un des deux militaires, sa mère et deux autres personnes mises hors de cause

Parmi les personnes interpellées, deux frères de 19 et 20 ans, tous deux militaires, et leur mère, avaient concentré l'attention. "Les militaires sont à l'origine de la bagarre", avait déclaré mardi Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble. Il a annoncé mercredi que le plus jeune des deux et la mère avaient été relâchés et mis hors de cause, ainsi que deux autres personnes. 

Le militaire de 19 ans était hospitalisé au moment des faits, a affirmé mercredi à l'AFP son avocat, Me Jean Robichon. Arrêté lundi après-midi au 54e régiment d'artillerie de Hyères (Var), il "a reconnu avoir participé à la première et la deuxième rixe, mais n'a pas participé à la dernière", qui a coûté la vie à Kevin et Sofiane, a précisé l'avocat. "A l'issue de la deuxième rixe, il a dû être soigné pour des blessures à la lèvre et au visage", a expliqué Me Robichon.

Quant à la mère des deux militaires, il a été établi qu'elle n'avait pas pris part à la rixe. 

Acte 5 : les huit restants sont présentés au juge

En conférence de presse, le procureur a annoncé mercredi en fin d'après-midi que les huits personnes restantes allaient être présentées au juge. "Ceux qui ne s'étaient pas expliqué ont fini par le faire longuement", a indiqué le procureur, indiquant toutefois qu'"à cette heure, aucun n'a reconnu sa participation aux événements ayant entraîné la mort des deux victimes".

Deux fuyards sont par ailleurs toujours recherchés. "Il nous reste deux 'objectifs' dans la nature, qui sont recherchés activement", a confirmé à l'AFP mardi soir une source proche de l'enquête. "Ces personnes, déjà condamnées pour des faits de grande violence, sont inscrites au fichier des personnes recherchées et vont faire l'objet d'une diffusion nationale urgente avec leurs photos dans tous les commissariats et gendarmeries de France", a précisé cette source.

Acte 6 : les huit suspects mis en examen pour assassinats

Mercredi 3 octobre au soir, sept des huit suspects présentés au juge ont été mis en examen pour "assassinats" et placés en détention provisoire, a annoncé leur avocat interrogé par l'envoyé spécial de France 2 sur place. Il s'agit des premières mises en examen dans cette affaire. Un huitième a également été mis en examen et incarcéré dans la nuit de mercredi à jeudi.

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