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Des milliers de lycéens ont manifesté jeudi dans de nombreuses villes moyennes contre la réforme des retraites

Une quarantaine de lycées se sont mobilisés à Paris, Toulouse, Cherbourg, Besançon, Alès, Caen, Niort, Limoges, à Angoulême, en Charente, et Périgueux, en Dordogne.Une mobilisation via les réseaux sociaux, mais sans mot d'ordre national de leurs organisations et, la plupart du temps, sans banderoles, ni slogans.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Manifestation de centaines de lycéens contre la réforme des retraites à Toulouse, jeudi 7 octobre 2010. (AFP - Eric Cabanis)

Une quarantaine de lycées se sont mobilisés à Paris, Toulouse, Cherbourg, Besançon, Alès, Caen, Niort, Limoges, à Angoulême, en Charente, et Périgueux, en Dordogne.

Une mobilisation via les réseaux sociaux, mais sans mot d'ordre national de leurs organisations et, la plupart du temps, sans banderoles, ni slogans.

Selon l'AFP, à l'exception de Toulouse, où 250 lycéens ont bloqué une avenue, et Paris, où une petite centaine de lycéens et étudiants ont manifesté devant le centre Pompidou, le mouvement lycéen n'a pas touché les autres grandes villes de France.

Une quarantaine de lycées touchés ou bloqués selon le MJS
Le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) a dénombré quant à lui 15.000 jeunes mobilisés dans toute la France avec de fortes disparités régionales. "A la mi-journée, on était à une quarantaine de lycées touchés ou bloqués, avec des manifestations", a dit à Reuters Quentin Delorme, secrétaire national de l'Union nationale lycéenne (UNL).

Le président de l'UNL, Victor Colombani, voit dans ces actions "une preuve supplémentaire de notre refus du projet de réforme des retraites et marque un nouveau tournant dans la mobilisation des jeunes et notamment des lycéens". "Si Nicolas Sarkozy et son gouvernement ne reviennent pas sur sa réforme, les lycéens seront toujours plus présents dans la rue et devant les lycées le 12 octobre", écrit-il dans un communiqué.

La FIDL, autre syndicat lycéen, invite les jeunes à se mobiliser mardi "pour montrer leur détermination à ne pas être la génération sacrifiée de l'actuelle réforme des retraites". Elle appelle sur son site internet à "des assemblés générales lycéennes afin de discuter entre lycéens de cette reforme injuste et imposée".

Le 4 octobre, l'UNL, première organisation lycéenne, à l'occasion de son conseil national, avait lancé un appel aux lycéens à se mobiliser contre le projet de réforme des retraites, en organisant des assemblées générales et en manifestant le 12 octobre.

A Paris, une centaine de lycéens ont manifesté devant le centre Pompidou aux cris de "les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n'en veut pas de cette société là". Le collectif "Les retraites, une affaire de jeunes", qui regroupe 19 organisations de jeunesse, a déployé une grande banderole sur la façade de Beaubourg.

A Rodez, ils étaient 1.500 (selon la police) à arpenter le centre-ville jeudi matin pour exprimer "leur désaccord avec la réforme des retraites et leur ras-le-bol du gouvernement". Aucune banderole n'était visible.

A Toulouse, 200 élèves du lycée Galliéni ont bloqué l'avenue menant à leur établissement et établi un barrage filtrant à l'entrée. Ils avaient accroché sur les grilles de l'établissement une banderole reprenant un slogan de la manifestation de samedi dernier à Toulouse: "La retraite à 67 ans. Pourquoi pas à 69 tant qu'à se faire baiser".

A Périgueux, 500 lycéens de plusieurs établissements, selon la police, se sont rassemblés en matinée devant le Palais de Justice avant de manifester et de pique-niquer dans un parc proche de la préfecture. "S'il n'y a pas de départs à la retraite, nous n'aurons pas de boulot", a résumé l'un d'entre-eux, qui ont indiqué s'être réunis via des réseaux sociaux sur internet pour exprimer "leurs inquiétudes personnelles".

A Ribérac (Dordogne), un autre rassemblement d'une centaine de lycéens qui a refusé d'aller en cours a eu lieu en début de matinée devant le lycée Arnaut Daniel.

A Caen (Basse-Normandie), des centaines de lycéens - 500 selon la police - ont manifesté au pas de course de lycée en lycée, sans banderoles, sans slogans, lançant de temps à autre "on n'est pas contents". Interrogés, les lycéens expliquaient avec méfiance aux journaliste manifester "pour les retraites".

"On n'a pas envie de travailler jusqu'à je sais pas quel âge et de se tuer au travail, a répondu à l'AFP Alexandre, en classe de seconde, en tête de cortège. "On n'a pas de banderole, on improvise, on a entendu qu'un lycée était bloqué ce matin, on a rejoint le mouvement". "Mardi, on manifestera avec tous les travailleurs", ajoutait un autre.

A Cherbourg, des dégradations ont été constatées au lycée Millet, où des extincteurs ont été vidés et une porte abîmée, a indiqué le proviseur à un correspondant de de l'AFP. A Lisieux, 300 à 400 lycéens ont organisé des barrages filtrants à la sortie d'un établissement, selon la police.

A Nevers, 300 à 400 lycéens ont également manifesté contre la réforme des retraites. Ils étaient quelque 150 au Creusot, de même qu'à Carcassonne (Aude) et Mende (Lozère) où les manifestants ont créé de gros embouteillages.

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