Début de la trêve hivernale pour les locataires
La trêve hivernale des expulsions débute dimanche, dans un contexte de crise qui aggrave la pénurie de logementsLa trêve hivernale des expulsions débute dimanche, dans un contexte de crise qui aggrave la pénurie de logements
Jusqu'au 16 mars, les centaines de milliers de ménages qui ont du mal à payer leur loyer ne pourront pas être expulsés de chez eux.
Une centainede manifestants ont fêté la fin saisonnière des expulsions en occupant vendredi la chambre syndicale des huissiers à l'appel de Droit au Logement (DAL).
Les associations rappellent toutefois qu'en 2008 il y a eu 11.294 expulsions effectives avec le concours de la force publique, soit 150% de plus qu'il y a dix ans.
Selon la Fondation Abbé Pierre, 1,8 million de ménages ont des difficultés à payer leur loyer, dont 500.000 qui sont en situation d'impayé. Le collectif rassemblant une trentaine d'associations qui s'occupent de mal-logement souligne que la crise, "en privant 600.000 personnes de leur travail, a singulièrement compliqué la situation de nombreux ménages".
Jeudi, Xavier Emmanuelli, président du Comité de suivi du Dalo (Droit au logement opposable) a alerté le gouvernement "sur le non-respect de la loi" de mars 2007, qui fait obligation à l'Etat de trouver un logement ou un hébergement aux personnes qui en font la demande, sous peine de recours en justice si l'Etat s'avère défaillant. "Au 30 juin dernier, a-t-il ainsi fait remarquer, au moins 7.250 ménages désignés prioritaires pour un logement par les commissions de médiation, dont 6.500 Franciliens, n'avaient pas reçu d'offre dans le délai légal".
Les associations de soutien aux tsiganes, gens du voyage et Roms ont également milité ces dernières semaines pour que la trêve hivernale s'applique à l'habitat mobile.
La Fondation Abbé Pierre a mis en place depuis le 1er juin dernier une plate-forme téléphonique pour prévenir les expulsions locatives.
Jeudi noir s'installe place des Vosges
Une quinzaine de militants de Jeudi noir occupaient samedi un local de 2000 m2 situé 1 place des Vosges à Paris, pour inaugurer la trêve des expulsions. L'association annonce qu'elle inaugure "le palais des mal logés" sur cette place, un des plus beaux ensembles XVIIe de la capitale. Le bâtiment occupé, un immense espace qui appartient à une société civile immobilière, est "inoccupé depuis 1965 et régulièrement rénové pour rien", selon Julien Bayou, un militant de Jeudi noir cité par l'AFP.Jeudi noir, baptisé ainsi en référence à la journée du Krach de 1929 à Wall Street, il y a 80 ans, a coutume d'attirer l'attention sur la crise du logement avec des occupations emblématiques de bâtiments vastes et vides.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.