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Claude Guéant a affirmé que les délinquants roumains représentent "un déféré sur dix dans la capitale"

Le ministre de l'Intérieur a affirmé dans un entretien à Aujourd'hui en France/Le Parisien lundi que les délinquants roumains représentent "un déféré sur dix dans la capitale" et "près de la moitié des interpellés sont des enfants ou des adolescents".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Claude Guéant, 09/07/2011 (AFP. F.Dufour)

Le ministre de l'Intérieur a affirmé dans un entretien à Aujourd'hui en France/Le Parisien lundi que les délinquants roumains représentent "un déféré sur dix dans la capitale" et "près de la moitié des interpellés sont des enfants ou des adolescents".

"Près 1.200 ressortissants roumains ont été déférés devant la justice (...) pour les sept premiers mois de l'année à Paris. Les délinquants roumains représentent 1 déféré sur 10 dans la capitale", a-t-il précisé.

Selon le ministre de l'Intérieur, "sur les sept premiers mois de l'année 2011, il y a eu 4.800 mis en cause roumains interpellés par la police à Paris contre 2.500 pour la même période en 2010". "Ce qui signifie une augmentation de plus de 90 %", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur annoncé que le préfet de police de Paris Michel Gaudin allait "interdire la mendicité sur les Champs-Elysées" en signant un arrêté "dès cette semaine".

Selon M. Guéant, la délinquance roumaine "est une délinquance qu'il est difficile de combattre, à cause d'un de ses aspects qui est extrêmement cruel : elle a recours fréquemment aux mineurs". Le ministre assure que "la moitié des délinquants roumains interpellés sont des enfants ou des adolescents, parfois âgés de 12 ou 13 ans" et "souvent forcés de se livrer à divers délits".

Parmi les mesures envisagées, Claude Guéant prévoit l'installation d'"un magistrat de liaison roumain à Paris d'ici quelques semaines (qui) permettra d'organiser le rapatriement des mineurs délinquants dans leur pays".

"Si ces derniers ont des parents présents en France, ils leur seront remis avant d'être rapatriés", ajoute le ministre. "Dans le cas où on n'a pas connaissance de la présence des parents sur notre territoire, ces mineurs seront confiés au service d'aide à l'enfance roumain", a-t-il souligné. Cette dernière mesure, selon M. Guéant, "est un élément nouveau dans notre paysage car ce service n'était pas reconnu comme étant aux normes au niveau international".

La délinquance roumaine est régulièrement relevée par M. Guéant. Le 29 août, le ministre de l'Intérieur, tout en se refusant à chiffrer la part des ressortissants étrangers dans la délinquance globale en France, avait assuré que "2% de la délinquance en France sont le fait de Roumains et que presque la moitié des délinquants roumains sont des mineurs".

Selon une étude policière révélée par l'AFP fin juillet, la "délinquance générée par les ressortissants roumains" en région parisienne a augmenté de 72,4 % au premier semestre 2011 par rapport au premier semestre 2010. 5.680 Roumains, dont une très forte majorité de mineurs, ont été "mis en cause" pour des larcins sur les six premiers mois de 2011, contre un total de 3.294 sur la même période de 2010.

Le ministre de l'Intérieur avait également évoqué la communauté comorienne de le cité phocéenne, au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro. "Je peux vous dire qu'il y a à Marseille une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences", a dit Claude Guéant.

Réactions
Pour la mairie de Paris, l'annonce par le ministre de l'Intérieur d'une offensive contre la "délinquance roumaine" à Paris est un "coup de communication". "Il est malsain de faire cette association entre délinquance et immigration, en désignant le même jour les Roms à Paris et les Comoriens à Marseille", estime l'adjointe au maire chargée de la prévention et de la sécurité, Myriam El Khomri.

De son côté, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a estimé que "Claude Guéant n'est pas un ministre de la République", après ses "déclarations lamentables".

"J'ai toujours oeuvré pour faciliter la coexistence des nombreuses communautés immigrées dans notre ville, même si cela engendre parfois des problèmes qui sont difficiles à gérer. Pour autant, on ne peut pas incriminer une communauté en particulier", a réagi le sénateur-maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, dans un communiqué. "La réalité sociologique d'une grande ville multiculturelle est complexe, d'autant que la communauté comorienne est très importante à Marseille avec près de 80.000 membres. Mais peut-être M. Guéant a-t-il des éléments dont nous ne disposons pas", a-t-il ajouté.

Le président du Conseil représentatif des Français d'origine comorienne, s'est insurgé "ces propos discriminatoires en direction d'une population bel et bien française qui ne peut servir de bouc émissaire".

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