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Cinq syndicats ont appelé, lundi, à une journée de mobilisation contre la réforme des retraites le mardi 23 novembre

Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion de l'intersyndicale, à laquelle FO n'avait pas souhaité participer.La CFTC et la CFE-CGC n'ont pas signé la déclaration appelant à cette neuvième journée de mobilisation depuis la rentrée. Les signataires (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) n'appellent pas à la grève.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les responsables des syndicats, lors d'une réunion de concertation au siège de la CGT, le 08 septembre 2010. (AFP - Pierre Verdy)

Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion de l'intersyndicale, à laquelle FO n'avait pas souhaité participer.

La CFTC et la CFE-CGC n'ont pas signé la déclaration appelant à cette neuvième journée de mobilisation depuis la rentrée. Les signataires (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) n'appellent pas à la grève.

Sans grande surprise, l'intersyndicale n'a pas réussi à se montrer unanime, lundi lors d'une réunion au siège de la CGT à laquelle n'a pas participé FO. Les syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa ont néanmoins appelé à une "journée nationale interprofessionnelle de mobilisation", le mardi 23 novembre. La CFTC et la CFE-CGC, qui ont participé à l'intersyndicale, n'ont pas signé ce communiqué.

Pas d'appel à la grève, mais à une mobilisation "multiformes". Les actions seront décidées localement par les organisations territoriales et professionnelles. Ce pourront être des rassemblements, des meetings ou des arrêts de travail notamment.

Le 23 novembre, les syndicats entendent élargir les revendications aux questions de l'emploi, du pouvoir d'achat et des conditions de travail. Ils se réuniront de nouveau le 29 novembre.

La 8e journée d'action a réuni samedi 6 novembre 375.000 personnes contre 560.000 le 28 octobre selon le ministère de l'Intérieur, de 1,2 million contre près de 2 millions, selon la CGT. Seul point d'accord entre la police et les syndicats, la mobilisation était la plus faible depuis la rentrée.

Une unité syndicale menacée

Depuis l'adoption de la loi par le parlement et une mobilisation à la baisse lors des dernières manifestations, les syndicats étaient divisés entre ceux favorables à la poursuite du mouvement et ceux voulant tourner la page.

D'un côté FO, qui se tient à l'écart de l'intersyndicale à sept (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa) et avait ouvertement évoqué des "dissensions" qui "existent depuis le début" entre des organisations aux principes souvent opposés. L'organisation refuse une "stratégie d'épuisement" avec des "manifs jusqu'à Noël" et déplore qu'il n'y ait pas eu dans ce conflit d'appel à la grève générale.

De l'autre, la CGT. Son secrétaire général Bernard Thibault est déterminé à "continuer de contester la loi même si elle est promulguée", et veut fin novembre une "journée interprofessionnelle" et n'exclut pas de faire cavalier seul dans la poursuite de la "bataille sur les retraites".

Le numéro un de la CFDT François Chérèque avait aussi assuré samedi que sa confédération "sera toujours" dans "ce mouvement unitaire" et "participera" à une "nouvelle journée d'action fin novembre" bien que la veille, il avait paru faire un pas de côté, voyant le sujet des retraites "s'éloigner" et renvoyant à l'élection présidentielle de 2012.

A côté des deux grandes centrales, l'éventail de positions est encore large. A la pointe, FSU et Solidaires veulent encore marquer le coup fin novembre. La première propose "une manifestation nationale" à Paris, la seconde un ou plusieurs défilés, qui assurent "visibilité" et resserrent "liens interprofessionnels, intergénérationnels".

Pour leur part, CFTC, Unsa et CFE-CGC appellent à davantage "d'imagination" sur les formes de mobilisation et lancent un appel du pied au patronat pour renouer le dialogue social.

Avant l'ouverture des discussions lundi, un élément semble acquis entre l'ensemble des organisations, celui de revenir, au-delà du sujet des retraites, aux revendications sur l'emploi, les salaires et les conditions de travail.

Baisse du nombre de manifestants
Les cortèges ont été partout plus clairsemés samedi, avec peu de jeunes. "Le mouvement est clairement en recul par rapport aux fois précédentes. Je pense que progressivement la réforme est entrée dans l'esprit des Français", a réagi sur France 2 le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

A Paris, le défilé a réuni entre 28.000, selon la police, et 90.000, selon la CGT, qui en avait compté près de deux fois plus lors de la précédente journée. Toulouse, Bordeaux, Lyon, mais aussi Le Mans ou Perpignan ont été samedi parmi les cités les plus en pointe de la contestation.

La dernière journée, le jeudi 28 octobre, avait déjà été marquée par une baisse de la mobilisation. Le record avait été atteint le 12 octobre, avec 1,23 million de manifestants selon la police, 3,5 millions selon la CGT.

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