Bruno Le Maire indésirable au sommet de l'élevage
Le ministre de l'Agriculture a dû rebrousser chemin mercredi au Sommet de l'élevage à Cournon-d'AuvergneLe ministre de l'Agriculture a dû rebrousser chemin mercredi au Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne
Venu spécialement à cette rencontre dans la banlieue de Clermont-Ferrand, M. Le Maire devait visiter les stands et discuter avec des éleveurs.
Changement de programme. Pris à parti par 500 agriculteurs en colère qui l'ont hué avant de se diriger vers lui dans la bousculade, le ministre a dû faire demi tour encadré par un important service d'ordre.
Aux cris de "dehors!" et "paysans en colère!", les manifestants ont ensuite lancé des morceaux de viande en direction des forces de l'ordre.
La plupart d'entre eux, membres de la Fédération nationale bovine (FNB/affiliée à la FNSEA), étaient vêtus de tee-shirts de couleur rouge sur lesquels était écrit "Producteurs de viande bovine en colère". Y voyant "l'expression d'une colère trop longtemps contenue", la FNB a demandé dans un communiqué au ministre de "rééquilibrer le rapport de force entre production et distribution".
Peu avant, le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, contesté par une partie de sa base, s'était également fait huer par ces mêmes manifestants, dont certains l'ont fermement invité "à l'action".
"On n'a pas envie que le ministre visite le sommet alors qu'on est en pleine crise, ça va très mal. On parle du lait mais notre viande se vend au même prix qu'il y a 25 ans! C'est pour ça qu'on l'a interdit d'entrée et j'en suis fier", a indiqué à l'AFP Bernard Malabicade, éleveur dans le Gers.
De son côté, le ministre qui a maintenu son discours prévu pour le Sommet a condamné ces "violences" devant des journalistes et des élus, dans une salle dont l'entrée était contrôlée par des CRS.
"Ma pensée va à tous les éleveurs du Massif central et d'ailleurs, privés d'une rencontre avec leur ministre par la faute d'actes de violences isolés et inacceptables", a affirmé M. Le Maire, qui avait rencontré en début d'après-midi des responsables syndicaux (FNSEA, coordination rurale).
Le ministre, qui a reçu le soutien de plusieurs députés européens, a tenu à rassurer les éleveurs et a notamment annoncé que la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) serait obligatoire et gratuite "pour tous les éleveurs" en 2010, et son coût (98 millions d'euros) entièrement pris en charge par l'Etat.
Confrontés à la baisse des cours et aux conséquences de la FCO, les producteurs de bovins avaient demandé fin août au gouvernement un nouveau plan de soutien aux trésoreries. Après avoir vu leurs revenus chuter de 29% en 2007 puis de 22% supplémentaires en 2008, ils s'attendent à une nouvelle dégradation en 2009.
Cette 18e édition du Sommet de l'élevage, l'un des plus importants rendez-vous européens pour la partie viande, accueille 1.100 exposants venus de toute l'Europe, et doit recevoir jusqu'à vendredi quelque 75.000 visiteurs.
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