Brice Hortefeux a laissé entendre mardi qu'il n'y aura aucun traitement de faveur pour les migrants tunisiens
Interrogé mardi à l'Assemblée sur l'afflux de migrants tunisiens en Italie ces derniers jours, le ministre de l'Immigration a prévenu qu'"un étranger en situation irrégulière" avait "vocation à être reconduit dans son pays d'origine".
Parmi les migrants arrivés sur l'île de Lampedusa, beaucoup ont indiqué qu'ils voulaient venir en France.
Selon le ministre, 5.500 migrants venus de Tunisie ont débarqué depuis le 1er janvier sur l'île italienne, proche de la Sicile, davantage que sur toute l'année 2010.
"La règle qui s'appliquera, c'est celle de notre politique migratoire. Un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine, sauf situation humanitaire particulière", a déclaré Brice Hortefeux, en réponse à une question du député UMP Philippe Meunier.
Le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, avait déjà prévenu mardi matin que la France ne prévoyait de les accueillir que dans des cas "très marginaux".
"Ce n'est l'intérêt ni de la Tunisie qui l'a parfaitement compris, ni de l'Europe, ni de la France que d'encourager et d'accepter ces migrations clandestines", a insisté Brice Hortefeux, selon qui "la réponse doit être une réponse européenne".
Face à l'afflux de migrants tunisiens, "nous devons agir. D'ailleurs les autorités tunisiennes l'ont elles-mêmes bien compris, puisqu'elles ont réagi avec beaucoup d'efficacité. Il n'y a plus depuis lundi matin d'arrivée de migrants sur ces côtes italiennes du fait des mesures" prises par Tunis, s'est félicité Brice Hortefeux.
Ban Ki-Moon en appelle au "respect des droits fondamentaux" des migrants
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a appelé mardi "au respect des droits fondamentaux" des immigrants, en évoquant le flux récent des pays arabes vers l'Europe, et ce quelles que soient les difficultés d'un pays "à accepter des immigrants illégaux, ou non souhaités".
"Il peut y avoir des difficultés intérieures, des défis, je le sais, quand un pays doit accueillir des immigrants illégaux, des immigrants non souhaités", a poursuivi le secrétaire général, sans toutefois faire mention explicite des Tunisiens débarqués ces derniers jours en Italie. "Même en de telles circonstances, leur droits fondamentaux doivent être pleinement garantis, respectés", et les questions d'organisation gérées à un "niveau politico-administratif", a-t-il ajouté.
Le régime de Zine Ben Ali a été renversé le 14 janvier. La Tunisie s'efforce de rétablir l'ordre après son renversement, mais la police s'est évanouie en beaucoup d'endroits de Tunisie, où grèves et manifestations retardent la reprise économique.
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