Saint-Malo : les forts de Vauban sauvés de l'usure du temps par des passionnés
À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), les quatre îlots surmontés de leurs forts de Vauban auraient pu disparaître. C'était sans compter sur la détermination d'amoureux du patrimoine. Ils doivent parfois trouver des solutions parfois originales pour financer les travaux de restauration.
Constuits il y a 300 ans, ils devaient défendre Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) des Anglais. Les quatre forts édifiés par Vauban ont résisté aux assauts. Ils ne doivent toutefois pas leur survie à l'État, mais à des propriétaires privés, passionnés. Alain-Étienne Marcel est l'un de ceux-là. Il y a 20 ans, il s'est emparé du fort du Petit Bé. Ancien huissier de justice, il investit toutes ses économies pour éviter que l'édifice ne sombre. À la force de ses bras, il charrie des tonnes de matériaux pour redonner vie à cette forteresse militaire.
Louer le fort sur Airbnb pour financer sa restauration
Pour mener à bien son projet, Alain-Étienne embarque dans l'aventure une poignée de copains. Un seul mot d'ordre : tout refaire à l'identique selon un traité d'architecture de 1710. Ils vont passer des milliers d'heures à recréer les boiseries disparues, les escaliers effondrés et les enduits. Vingt ans de travaux, et le fort renoue avec son passé. La restauration coûte cher : des centaines de milliers d'euros sont investis. Alors, pour amortir ses dépenses, Alain-Étienne Marcel a une idée : il va louer son fort sur Airbnb pour 600 euros la nuit. À disposition : la suite royale et la chambre de l'officier. Pour le reste du régiment, le dortoir à la dure, avec les brancards de l'armée. La restauration du fort du Petit Bé est un modèle en son genre. Sauvés par des passionnés, les quatre forts de la baie de Saint-Malo sont maintenant prêts à résister aux assauts du temps.
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