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Rameur abandonné sur le mont Blanc : "Ou bien Emmanuel Macron prend les dispositions d'urgence", ou bien on y installe "une grande roue"

Le maire de Saint-Gervais en Haute-Savoie, Jean-Marc Peillex s'agace de l'abandon d'un rameur par un militaire britannique sur le flanc du mont Blanc. 

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien militaire britannique et son rameur sur un flanc du sommet du mont Blanc. Il l'a abandonné au refuge Vallot à 4 362 mètres d'altitude.  (Mairie de Saint-Gervais Les Bains - DR)

"Ou bien Emmanuel Macron prend les dispositions d'urgence" pour que seuls les alpinistes puissent grimper le mont Blanc, ou alors "on demande à Marcel Campion de mettre une grande roue au sommet et ça fera une très belle attraction pour l'été prochain", grince Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, en Haute-Savoie, mardi 3 septembre sur franceinfo alors qu'un militaire britannique a abandonné un rameur à plus de 4 300 mètres d'altitude samedi. L'élu a d'ailleurs adressé une lettre au chef de l'Etat.

franceinfo : Est-ce l'abandon de ce rameur qui vous a décidé à écrire à Emmanuel Macron ?

Jean-Marc PeillexC'est une goutte supplémentaire. On se rend compte depuis des années que le mont Blanc est bafoué avec des actes inadmissibles, on a régulé cette année avec les moyens que l'on a, c'est-à-dire les moyens de la réglementation des sites classés, mais on est incapables d'interdire à quelqu'un de monter avec un chien, on est incapables d'interdire à quelqu'un de monter avec un rameur ou avec un jacuzzi et donc il est urgent que le président de la République, en plus de s'occuper de la forêt amazonienne, s'occupe aussi de son patrimoine et du patrimoine de la France qu'est le Mont-Blanc. Donc ou bien Emmanuel Macron prend les dispositions d'urgence pour que sur le mont Blanc il n'y ait plus qu'une activité d'alpiniste qui puisse s'y pratiquer, ou alors on enlève la contrainte du site classé et on demande à Marcel Campion de mettre une grande roue au sommet du mont Blanc et ça fera une très belle attraction pour l'été prochain.

Pourtant, les règles sont durcies cette année : ceux qui entreprennent l'ascension par la voie dite normale doivent avoir réservé leur place dans l'un des trois refuges officiels. Ça n'a rien arrangé ?

Si, ça a complètement régulé et ramené une certaine quiétude dans les refuges. Par contre, quand notre brigade blanche ou les gendarmes du peloton de haute montagne voient passer quelqu'un avec un rameur, on ne peut rien lui dire. Et les gens le savent ! Et quand on a un ancien militaire de l'armée britannique, de l'armée de la Reine d'Angleterre, qui se permet de nous bouffonner en montant un rameur et en l'abandonnant à 4 300 mètres, on voit quelle est la limite.

Que faut-il faire alors ?

Je crois qu'on peut faire les choses simplement. Savoir ce qu'on veut faire de notre patrimoine naturel. Si le mont Blanc ne doit, à partir d'une certaine altitude qui pourrait être 3 200 mètres, 3 000 mètres à peu près, n'être réservé qu'aux pratiques de l'alpinisme, je crois qu'il faut l'écrire aussi simplement que ça. Si on écrit qu'il n'y a que de l'alpinisme, cela éliminera tous les farfelus et toutes les autres pratiques. Quand on a la période de l'ultra-trail au mont Blanc, qu'on vient de vivre, on a des gens qui font le mont Blanc en baskets. Il y a eu deux morts il y a deux ans. Donc est-ce qu'on va tolérer ça parce qu'on est incapables d'écrire ce qu'on veut faire de notre mont Blanc ?

Donc vous voulez des sanctions, concrètement ?

Non, je veux simplement qu'on dise ce qu'on veut faire de notre mont Blanc et que tous ceux qui ne feront pas ce qui est écrit, comme dans une réserve naturelle, comme dans un parc national, tous ceux qui ne se conformeront pas à la règle seront sanctionnés. On en a assez de voir ces hurluberlus sur le Mont-Blanc. On a eu des gens qui ont monté un jacuzzi au sommet du mont Blanc. Je crois que ce n'est pas le lieu. On est à une époque où les gens veulent préserver leur patrimoine naturel et leur planète, alors faisons-le et commençons chez nous avant de donner des leçons en Amérique du Sud.

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