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Aubry tente de verrouiller l'avenir du PS avec le soutien d'Ayrault

La première secrétaire du PS et le Premier ministre ont annoncé mardi qu'ils présenteront un texte commun au congrès du parti, fin octobre.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors d'un meeting commun à Paris, le 13 juin 2012. (CHAMUSSY / SIPA)

Les débats sur l'avenir du Parti socialiste n'ont pas eu le temps de s'ouvrir qu'ils semblent déjà refermés. A la surprise générale, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ont annoncé mardi 10 juillet qu'ils présenteront "une contribution générale commune" au congrès de Toulouse, prévu fin octobre. Soit un programme d'action partagé par les deux chefs de la nouvelle majorité "pour réussir le changement dans la durée".

"Ce texte trace les perspectives d’avenir pour le Parti socialiste et la gauche au pouvoir : soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre des 60 engagements du programme présidentiel (...). Il s'engage vers de nouveaux axes de rénovation pour le Parti socialiste, en ouvrant ses débats aux Français qui le souhaitent, en rénovant ses formes de militantisme…", précisent Aubry et Ayrault, distants hier, unis aujourd'hui.

Aubry et Ayrault veulent un soutien "exclusif"

Surtout, la patronne de la rue de Solférino et le Premier ministre appellent solennellement "l'ensemble des dirigeants du PS, comme les membres du gouvernement, à soutenir de façon exclusive cette contribution générale"Une manière de couper l'herbe sous le pied de ceux qui comptaient présenter d'autres textes, comme le ministre délégué à l'Economie sociale Benoît Hamon et ses amis de l'aile gauche du PS, le sénateur Gaëtan Gorce, le "Pôle écologique", ou les pro-Hollande proches de Pierre Moscovici ou Vincent Peillon. "Quelques semaines après une victoire présidentielle, on n'a pas besoin de connaître l'avis du ministre de l'Economie, de l'Education ou de l'Intérieur", justifie le numéro deux du PS, Harlem Désir, cité par Libération.

Toujours est-il que la méthode de Martine Aubry risque d'en froisser plus d'un, tant elle semble verrouiller à l'avance le futur congrès. "Communiqué Aubry-Ayrault, où comment fermer un débat qui n'est pas encore ouvert ? #innovation_démocratique", grince sur Twitter le sénateur Gaëtan Gorce. "J'invite M. Aubry et JM. Ayrault à signer la contribution générale que je rédige avec Benoît Hamon et d'autres dirigeants et élus du PS", maintient le député parisien Pascal Cherki. "Une contribution générale avec soutien exclusif, c'est une motion avant l’heure", tâcle encore le président du conseil général de l'Essonne, Jérôme Guedj.

La démarche d'Aubry permet en tout cas d'en savoir un peu plus sur ses intentions à la tête du parti. On sait désormais que la première secrétaire du PS lâchera son fauteuil si et seulement si le parti adopte sa motion unique, et toutes les conditions que celle-ci comportera. Paris-Match croit savoir que le tandem Aubry-Ayrault pourrait alors s'entendre pour soutenir la candidature du jeune député Olivier Faure, 43 ans, conseiller spécial du Premier ministre. Réponse en octobre.

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