Affaire Boulin: la thèse de l'assassinat relancée
Robert Boulin, retrouvé mort dans un étang en 1979, aurait été assassiné selon de nouveaux témoignagesRobert Boulin, retrouvé mort dans un étang en 1979, aurait été assassiné selon de nouveaux témoignages "Je n'ai plus de doute, je pense qu'il a été assassiné", a expliqué Jean Charbonnel, ancien ministre du Développement industriel de Georges Pompidou, sur France Inter mardi.
Trente ans après l'affaire, la fille l'ancien ministre du Travail, Fabienne Boulin-Burgeat, va demander la réouverture de l'enquête sur la mort de son père, selon son avocat. Le corps de Robert Boulin, ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing, avait été retrouvé le 30 octobre 1979 dans 50 cm d'eau dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines.
Officiellement il se serait suicidé après avoir absorbé des barbituriques, peu de temps après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière. "La version du suicide ne colle pas et les coupables possibles (...) ont agi à ce moment pour des raisons purement politiques et qui allaient plus loin que les simples affaires immobilières", affirme M. Charbonnel, évoquant "un règlement de compte politique".
Pour la justice, le dossier Boulin est clos depuis 1991: l'enquête ouverte à la suite d'une plainte de la famille, s'était alors conclue par un non-lieu. En 2007, la famille s'était vu refuser la réouverture de l'enquête malgré la révélation d'éléments nouveaux aux yeux de la famille.
M. Charbonnel affirme avoir recueilli, peu de temps après la mort de Robert Boulin, l'opinion d'Alexandre Sanguinetti, gaulliste et membre influent du Service d'action civique (Sac). Il pensait que c'était un assassinat, selon M. Charbonnel. "Il m'avait cité deux noms de personnalités politiques et une organisation qui pouvaient être impliquées dans cette affaire parce que Robert Boulin était une gêne pour eux, une menace pour eux", rapporte-t-il
France Inter diffuse aussi d'autres témoignages mettant en cause la thèse du suicide. Parmi eux, un assistant légiste qui a participé à la seconde autopsie en 1983 évoque un "hématome derrière le crâne" et des marques de liens sur les poignets. "Pour moi, cette personne a été assommée", résume-t-il. Et un ancien policier présent sur les lieux réfute la thèse selon laquelle ces blessures auraient été infligées en sortant le corps de l'eau.
Me Olivier Morice, avocat de la fille de Robert Boulin, interrogé par l'AFP, juge "incontestablement", que "ce sont des éléments extrêmement importants qui doivent conduire à une réouverture de l'enquête" et il compte faire une demande en ce sens.
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