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Accord PS-EELV : le droit de veto de la France à l'ONU relance la polémique

Après la cacophonie sur le paragraphe lié à la filière MOX, un nouveau passage de l'accord signé entre les socialistes et les écologistes sème la confusion. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Un passage de l'accord PS-Europe Ecologie-Les Verts sur le droit de veto de la France à l'ONU suscite la polémique à droite, vendredi 25 novembre 2011.  (PAULO FILGUEIRAS / UN PHOTO / AFP)

Après la cacophonie sur la disparition présumée d'un paragraphe sur le MOX dans l'accord PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), un nouveau passage pourrait à nouveau susciter la controverse. Il concerne cette fois le droit de veto de la France à l'ONU.

FTVi fait le point. 

Quel est le nouveau passage critiqué ? 

Le paragraphe incriminé stipule qu'en cas de victoire de la gauche en 2012, "la France fera des propositions précises pour réformer et démocratiser l'ONU afin qu'elle structure un ordre juridique et normatif global : siège européen, suppression du droit de veto [dont bénéficient la France et les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité], meilleure représentativité des pays du Sud au sein du Conseil de sécurité, renforcement du rôle des ONG".

Comme l'explique Le Parisien, cette mesure donnerait plus de poids politique à l'Union européenne, qui est pour l'instant absente en tant que telle du Conseil de sécurité.  

Pourquoi la polémique enfle-t-elle ? 

Jusque là passé inaperçu, ce passage de l'accord validé par Europe Ecologie-Les Verts a provoqué, vendredi 25 novembre, la colère de l'UMP, qui exige des explications. 

Le secrétaire général de l'UMPJean-François Copé s'est en effet inquiété de ce paragraphe. Selon lui, sa mise en application "signifierait que la France braderait un des atouts stratégiques qui fait d’elle une puissance diplomatique et militaire de tout premier ordre dans le monde". Il a "solennellement" demandé à François Hollande de "sortir de l'ambiguïté"

Mercredi, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait déjà accusé le candidat socialiste d'"organiser l'abaissement de la France dans les instances internationales"

• Qu'en pensent les principaux concernés ? 

Le paragraphe incriminé, source d'incompréhension à droite, fait également l'objet d'interprétations différentes entre le PS et EELV, qui en ont pourtant convenu tous les deux dans l'accord.

Vendredi matin sur BFM, Cécile Duflot a ainsi qualifié d'"anachronique" le droit de veto de la France "que d’ailleurs elle [le pays] n’ose plus utiliser".

Côté socialiste, Pierre Moscovici, directeur de campagne de Françaois Hollande, a tenté de rectifier le tir dans une déclaration à l'Agence France Presse. "Il n'est pas question de remettre en cause le statut de membre permanent de la France au Conseil de sécurité de l'ONU, ni le droit de veto tant que le système international n'a pas profondément changé et évolué", a-t-il assuré. 

Il a cependant admis que "dans un monde idéal, il serait souhaitable qu'on revienne aux idéaux des fondateurs de l'ONU et à une plus grande démocratie". Ainsi, rien d'anormal, selon lui, à vouloir, "poursuivre des idéaux et souhaiter des changements de long terme" avec les écologistes. 

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