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82 % des personnes interrogées pour un sondage TNS Sofres se disent hostiles à une loi interdisant la fessée

Selon l'enquête publiée par Dimanche Ouest France, elles sont 45 % (60 % de droite et 38 % de gauche) à penser qu'il faut l'utiliser "car cela apprend à l'enfant le respect de l'autorité".La députée UMP de Paris Edwige Antier a annoncé son intention de déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée.
Article rédigé par France2.fr
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Le Conseil de l'Europe lutte contre le châtiment corporel contre les enfants

Selon l'enquête publiée par Dimanche Ouest France, elles sont 45 % (60 % de droite et 38 % de gauche) à penser qu'il faut l'utiliser "car cela apprend à l'enfant le respect de l'autorité".

La députée UMP de Paris Edwige Antier a annoncé son intention de déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée.

Dix-huit Etats européens ont interdit la fessée
Aux yeux de Mme Antier, "plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif". En 2008, le Conseil de l'Europe a appelé ses Etats membres à interdire la fessée et "18 Etats l'ont déjà fait", a rappelé Mme Antier, par ailleurs pédiatre.

D'ailleurs pour 52 % des sondés, parmi lesquels 60 % des sympathisants de gauche et 38 % des sympathisants de droite, la fessée est "un geste qu'il faut éviter".

En revanche, à la question "donnez-vous ou avez-vous donné la fessée à vos enfants ?", 67% répondent "oui", dont 46% "exceptionnellement" et 2% "souvent" (sondage réalisé les 19 et 20 novembre par téléphone auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes).

"On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire", renchérit la parlementaire. "Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer", a ajouté Mme Antier, par ailleurs pédiatre, qui ne propose pas d'inscrire l'interdiction de la fessée dans le Code pénal mais, "comme en Allemagne", dans le Code civil.

Bernadette Chirac : "une bonne fessée, ça ne fait pas de mal"
Interrogée sur la récente proposition visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée, la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano a dit "comprendre sa préoccupation", mais a jugé "inutile de légiférer" sur ce sujet, rappelant "l'arsenal législatif très complet" existant. "Le châtiment corporel, quel qu'il soit, n'est pas la meilleure forme d'éducation", a-t-elle toutefois estimé.

Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, s'est également opposé à cette initiative législative. "Qu'Edwige Antier s'exprime en tant que pédiatre, c'est son droit, elle a sa conception des choses. Mais des lois sur tout, partout, ça va bien...", a-t-il déclaré. "En plus, une loi qui rentre dans la sphère privée pour dire - on interdit la fessée - qui intervient à la place des parents, non là, je crois qu'il ne faut pas aller trop loin. Il ne faut pas trop de lois. La responsabilité parentale est pour moi un des fondements de notre société", a insisté M. Bertrand.

Bernadette Chirac, a pour sa part jugé ridicule de vouloir légiférer sur la fessée. "Quand un enfant est odieux, une bonne fessée, ni trop forte, ni trop longue, ne lui fait pas de mal", a déclaré sur Radio Classique l'ex-"première dame", qui travaille sur la maltraitance infantile avec la reine des Belges.

Sur le mode de la boutade, l'ex-proche de Ségolène Royal, la socialiste Aurélie Filipetti, a suggéré "de rétablir la fessée au PS" pour contrer le comportement de l'ancienne candidate à la présidentielle envers ses camarades.

Quel avenir pour une loi anti- fessée ?
Une fois la proposition de loi de Mme Antier officiellement déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, rien ne garantit qu'elle soit débattue en séance publique et, a fortiori, votée. Pour que cette interdiction devienne effective, il faudrait que le texte soit inscrit à l'ordre du jour par le groupe UMP ou le gouvernement puis voté dans les mêmes termes par l'Assemblée et le Sénat.
Le site du Conseil de l'Europe pour la protection des enfants

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