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70 pieds de vigne transgénique ont été fauchés dimanche matin sur un site de l'INRA

Une soixantaine de faucheurs se sont introduits dans le champ appartenant à une unité de l'Institut national de recherche agronomique et ont saccagé les vignes avant d'alerter la presse.Les forces de l'ordre ont arrêté tous les faucheurs qui ont été relâchés après avoir été interrogés. Le gouvernement a "condamné fermement" l'action des faucheurs.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Les plants de vignes OGM installés sur un site de l'INRA à Colmar en Alsace (AFP - FREDERICK FLORIN)

Une soixantaine de faucheurs se sont introduits dans le champ appartenant à une unité de l'Institut national de recherche agronomique et ont saccagé les vignes avant d'alerter la presse.

Les forces de l'ordre ont arrêté tous les faucheurs qui ont été relâchés après avoir été interrogés. Le gouvernement a "condamné fermement" l'action des faucheurs.


Les ministres de l'Ecologie, de la Recherche et de l'Agriculture se sont dits "choqués de cet acte de dégradation scandaleux contre un essai exemplaire qui a su associer (...) scientifiques, organisations professionnelles agricoles, collectivités locales et ONG environnementales", ont écrit dans un communiqué commun les services de Jean-Louis Borloo, Valérie Pécresse et Bruno Le Maire. Les ministres affirment que "ces recherches, menées dans la plus grande transparence, ne représentaient aucun risque, ni pour la sécurité sanitaire, ni environnementale".

L'INRA a porté plainte. "C'est gravissime pour la recherche. On travaille pour un établissement public et ces malades viennent tout détruire. Ils empêchent la connaissance d'avancer, c'est tout ce qu'ils font", a déclaré à la presse le directeur de l'unité de Colmar, Jean Masson, atterré. "Ils se prétendent bio mais ils ouvrent tout grand la porte à ce qu'ils rejettent, aux grandes multinationales qui imposent l'utilisation des OGM", a ajouté le responsable. "Ils pensent lutter contre les millions d'hectares d'OGM plantés à travers le monde en détruisant un essai financé par de l'argent public, c'est débile", a-t-il encore dit.

"Nous avons agi dans la non-violence, à visage découvert. L'argent public finance les OGM, ces essais s'effectuent en plein champ et nous n'en voulons pas", a expliqué de son côté l'un des 61 faucheurs volontaires, venu du Vaucluse. "On s'était retrouvé dès samedi soir pour un briefing. On était en pleine campagne sous la tente et sous la pluie, ce qui souligne bien notre degré de motivation", a-t-il précisé.

Les pieds de vigne coupés sont les mêmes que ceux déjà saccagés en septembre 2009 par un homme qui avait alors agi seul. Celui-ci "a été seulement condamné à un euro de dommages et intérêts (ainsi qu'à 2.000 euros d'amende, NDLR): pourquoi est-ce qu'ils ne viendraient pas ? Qu'est-ce qui les arrête ?", a commenté Jean Masson, désabusé.

L'Institut avait obtenu au printemps l'autorisation de reprendre ses recherches. Celles-ci portent sur le court-noué, une maladie virale présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde où elle provoque la mort des vignes et rend les terres impropres à la viticulture.

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