53 % des personnes sondées par l'IFOP sont favorables à l'ouverture de salles de consommation de drogue médicalisées
Des toxicomanes peuvent y venir librement pour consommer leurs produits sous contrôle médicalisée.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait proposé en juillet une concertation pour l'ouverture de telles structures, à l'image de ce qui existe déjà dans plusieurs pays, dont la Suisse. Le premier ministre, François Fillon, s'y est opposé.
La priorité du gouvernement est "réduire la consommation des drogues en France, non de l'accompagner, voire de l'organiser", ont expliqué les services du premier ministre pour justifier la décision.
de refus. Selon le sondage IFOP cité ci-dessus, 47 % des personnes interrogées y sont opposés.
Jeudi, le directeur de cabinet de François Fillon, Jean-Paul Faugère, ont reçu un collectif d'associations favorables à ces structures, accompagnées de la prix Nobel de médecine, Françoise Barré-Sinoussi. Celle-ci, qui avait identifié le virus du sida en 1983 avec le Pr Luc Montagnier, était venue apporter une caution scientifique aux arguments des associations de réduction des risques.
A l'issue de la réunion, les associations ont regretté que leur interlocuteur soit resté sur une opposition de principe. "Il va réétudier le dossier avec le Premier ministre mais il apparaît qu'on n'est pas d'accord", a déclaré leur porte-parole.
"J'ai l'impression que les données scientifiques publiées dans les pays où existent des salles de consommation ne comptent pas", a regretté Françoise Barré-Sinoussi. "On nous a beaucoup parlé de convictions alors que moi, je parle de données scientifiques", a-t-elle souligné.
Un autre représentant associatif s'est dit surpris de constater "la vision simplificatrice et un peu naïve" de Matignon sur ce problème.
Des salles de consommation existent dans plus de 45 villes de huit pays (Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Espagne, Norvège, Suisse, Canada et Australie). Elles sont destinées aux toxicomanes les plus précarisés et en dehors de tout dispositif de soins, c'est à dire une minorité. Selon les estimations des associations de terrain, Paris compterait entre 500 et 1.500 usagers de drogue potentiellement concernés, un petit millier à Marseille.
Le sondage IFOP a été réalisée pour La lettre de l'opinon du 17 au 19 août auprès d'un échantillon représentatif de 1007 personnes.
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