350 sans-papiers manifestent à La Défense
300 travailleurs sans papiers qui occupaient depuis lundi matin un chantier à La Défense ont été évacués300 travailleurs sans papiers qui occupaient depuis lundi matin un chantier à La Défense ont été évacués
Les grévistes sans-papiers s'étaient installés dans les préfabriqués de la tour First, ex-Axa, pour demander leur régularisation.
Vers 15h30, ils ont été évacués, sans violence, par les forces de l'ordre. "Si nous sommes évacués, nous irons ailleurs, j'ai plein d'autres idées en tête", avait souligné peu avant Hervé Goix, délégué CGT.
Les grévistes demandaient une "circulaire de régularisation avec des critères simplifiés et améliorés, valables sur l'ensemble du territoire", a-t-il ajouté.
Des drapeaux de la CGT sortaient des fenêtres des quatre niveaux de préfabriqués installés à côté de la tour First, située à l'entrée du quartier d'affaires. Sur l'une des banderolles était inscrit "les travailleurs sans-papiers réclament une circulaire de régularisation".
Cette occupation s'inscrit dans un ensemble d'actions lancées le 13 octobre et qui avait mobilisé en fin de semaine plus de 4.200 sans papiers sur une quarantaine de sites, essentiellement en Ile-de France (entreprises d'intérim, de nettoyage, chantiers, restaurants, etc.).
La tour First, ex-tour Axa, est rénovée par Bouygues Bâtiment Ile-de-France, pour un montant de plus de 300 millions d'euros. Rehaussée, elle deviendra, en 2011, "la tour la plus haute" du quartier d'affaires, à 218 m.
Un sans-papiers témoigne: "je sais que je n'ai pas le choix"
Toumani Traoré, 27 ans, Malien, travaille sur ce chantier. Il raconte que, comme ses collègues, lorsqu'il a des problèmes de papiers, son patron "demande les papiers de quelqu'un d'autre".
Il explique ainsi avoir travaillé pendant trois ans avec les papiers d'un cousin, puis, à la demande de son employeur, avoir changé pour emprunter, cette fois, ceux d'un de ses frères.
Il ajoute qu'il est moins payé: "je suis chalumiste mais suis payé comme un manoeuvre, le minimum. Je gagne 1.260 euros nets par mois. J'ai demandé une augmentation, on m'a répondu 'tu connais ta situation'. Je sais que je n'ai pas le choix".
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