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L'étoile de Cannes 9/14. Toujours en colère, mais redevenu drôle : Spike Lee est de retour avec "BlacKkKlansman "

Il n'était pas venu en compétition à Cannes depuis 1991 et "Jungle Fever" : Spike Lee a fait son retour au Festival de Cannes, toujours militant, mais drôle.

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Adam Driver et John David Washington dans "BlacKKKlansman" (DAVID LEE)

Depuis de longues années on attendait que Spike Lee se préoccupe autant de la qualité de ses films que de leur message politique. Et là, avec BlacKkKlansman, l'enquête de deux officiers de police de Colorado Springs au début des années 70, il a trouvé l'inspiration.

Ron Stallworth est Noir, il enquête sur le KKK, en se faisant passer au téléphone pour un blanc raciste. C'est Flip Zimmerman, qui est Juif, qui ira au contact sur le terrain. La matière est là, cocasse, le duo John David Washington-Adam Driver fait le job, les codes du genre font le reste, les deux flics sont malins et les Blancs suprématistes en face sont d'une bêtise crasse.

Trump, Charlottesville et le KKK, les références font mouche

Spike Lee ne peut s'empêcher d'insérer des scènes manifeste en mode clip, mais il a quelques moments bien sentis. D'abord l'apparition d'Harry Belafonte, 91 ans, dont le personnage vient rappeler que jusqu'aux années 60 dans le Sud des Etats-Unis, des Noirs ont été condamnés par des jury blancs de crimes qu'ils n'avaient pas commis, pendus, leurs corps massacrés et qu'on faisait de ces scènes barbares des cartes postales.

Spike Lee prend aussi un malin plaisir à placer les slogans de Donald Trump, comme "America first", dans les diatribes du KKK quarante ans plus tôt. Il finit avec les images atroces de l'attaque de Charlottesville en août 2017, quand l'extrême-droite et le KKK ont agressé des antiracistes, faisant un mort. Et avec les mots de Trump renvoyant dos à dos agresseurs et victimes, la gravité s'impose. 

Cannes et le cinéma américain, ça reste compliqué

On attend maintenant le film de David Robert Mitchell, mais Cannes et Hollywood c'est je t'aime moi non plus. Les films des grands studios qui peuvent aller dans des festivals sont rares, les Américains redoutent les critiques cannoises, et comme les Oscars récompensent de plus en plus le cinéma d'auteur, Cannes étant trop éloigné dans le temps de la grand-messe hollywoodienne, ça fait les affaires de Venise et de Toronto.

Là où le Festival n'est pas réactif c'est sur les films intermédiaires, le cinéma indépendant américain ravit la Quinzaine des réalisateurs. Mais on verra quand même une armada US cette année, celle de la cash-machine Star Wars, dont le énième épisode, Solo montera les marches mardi. Hors-compétition, cela va sans le dire.  

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