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Festival d'Avignon 2023 : la dramaturge Julie Deliquet ouvre la soirée à la Cour d'honneur du palais des papes

Le 77e festival d'Avignon démarre mercredi. Pour cette édition, les femmes sont mises à l'honneur comme rarement avec notamment Julie Deliquet en ouverture à la Cour d'honneur du palais des papes.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
" Welfare " est joué ce mercredi soir à la cour d'honneur du palais des papes au festival d'Avignon. La mise en scene est signé Julie Deliquet. (CBA / MAXPPP)

Le plus grand théâtre du monde, le festival d'Avignon, ouvre ses portes, mercredi 5 juillet, avec à sa tête un nouveau directeur. Le metteur en scène portugais Tiago Rodrigues prend la direction pour la première fois du Festival d’Avignon, l’une des plus importantes manifestations de spectacle vivant au monde qui s'achèvera, cette année, le 25 juillet. Pour sa première édition, Tiago Rodrigues a décidé de bouger les lignes, notamment en matière de parité avec cette année, 55% de femmes programmées.

Prendre la parole à la cour d'honneur

Signe de ce changement, Julie Deliquet, ouvre la soirée à la Cour d'honneur du palais des papes, ce qui n'était pas arrivé à une metteuse en scène depuis Ariane Mnouchkine en 1984. La metteuse en scène, qui dirige le Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis, a adapté le documentaire Welfare, de Frederick Wiseman, tourné en 1973 dans un centre d'aide sociale à New York. "Quand on a évoqué la cour d'honneur, je n'ai absolument pas pensé à moi", assure Julie Deliquet. "Je n'ai absolument pas pensé au théâtre. J'ai pensé à la parole de ces hommes et ces femmes dans ce cadre politique, citoyen, théâtral, mythique, et que tout d'un coup, ce hors normes, cette marginalité allait pouvoir se dire, se faire dans ces conditions-là."

La metteuse en scène Julie Deliquet explique avoir réalisé  uniquement après "que c'était la Cour d'honneur avec toute l'histoire théâtrale qu'elle représentait. Pour elle, "la vulnérabilité humaine s'exprime aussi parfois dans le trop grand alors qu'on est nous à taille humaine. Prendre la parole à la cour d'honneur pour des acteurs et des actrices c'est difficile mais prendre la parole pour ces hommes et ces femmes, c'est difficile aussi. Leur vulnérabilité et leur combat rejoignent les notres. En ça, c'était beaucoup plus porteur qu'intimidant."

Des problématiques "au cœur de nos vies"

Dans Welfare, il y a une mère célibataire, un apatride, des SDF, des invisibles de l'Amérique de 1973 qui ressemblent aux laissés-pour-compte de la France d'aujourd'hui. "La parole de ces femmes et de ces hommes arrive à nous, traverse 50 ans, traverse un océan, reprend Julie Deliquet. Sans doute qu'il y a 50 ans çà ne se serait pas exprimé comme ça en France par rapport aux problématiques américaines, mais aujourd'hui, on voit bien qu'elles sont arrivées à nous. Qu'elles sont au cœur de nos vies, de nos préoccupations et du combat des hommes et de ces femmes qui sont en action sur les questions sociales en France."

Julie Deliquet appartient à cette génération de femmes qui depuis une dizaine d'années bouge le théâtre français. Avec le collectif In Vitro, elle a bousculé Tchekhov ainsi que la la Comédie Française Elle a adapté de grands cinéastes comme Fassbinder et composé des pièces ancrées dans le réel. À saint-Denis comme à Avignon, Julie Deliquet voit le théâtre comme un service public.

Ouverture du festival d'Avignon

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