Ziad Takieddine, chargé de mission en Libye pour le gouvernement Fillon ?
Jusqu'ici, Ziad Takieddine avait affirmé qu'il s'était rendu à Tripoli début mars pour affaires. Aujourd'hui, il prétend que l'Elysée lui avait confié une mission diplomatique. A savoir, faire passer à Mouammar Kadhafi le message de la France : le colonel libyen devait abandonner le pouvoir.
Au téléphone avec France Info, Ziad Takieddine affirme avoir rencontré le dictateur "à la demande express de Claude Guéant (…) Il s'agissait d'une mission officielle dans l'intérêt de la République", explique-t-il. "Les trous de mémoire du ministre de l'Intérieur sont blessants", confie un proche de l'homme d'affaires. L'intermédiaire se sentirait lâché par ceux qu'il a servis.
S'il apparaissait que ce voyage à Tripoli en mars était bien une visite diplomatique, sa révélation pourrait embarrasser l'Elysée.
Car lors de son retour de Libye, à sa descente d'avion au Bourget le 4 mars, Ziad Takieddine avait été interpellé. A l'intérieur de l'avion affrété par le pouvoir libyen, les douaniers avaient saisi 1,5 million d'euros en liquide. Des fonds correspondant à un transfert de société commerciale, avait expliqué l'homme d'affaires.
_ L'enquête préliminaire pour "manquement à l'obligation déclarative" et "suspicion de blanchiment" est toujours en cours.
Mis en examen dans le volet financier de l’affaire de Karachi, l’homme d’affaires franco-libanais se livre depuis plusieurs jours, par épisodes, dans la presse. Une demi-douzaine d’entretiens au cours desquels il évoque, de plus en plus précisément, ses liens avec Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, auxquels il demande de reconnaître son rôle.
Elodie Guéguen
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