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Yvan Colonna quitte son procès et récuse ses avocats

La cour d'assises spéciale de Paris, qui rejuge Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, a une nouvelle fois rejeté une demande de reconstitution. Yvan Colonna a aussitôt quitté la salle et demandé à ses avocats de se retirer du procès. Les débats se poursuivront sans lui, ni ses avocats.
Article rédigé par franceinfo
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Aussitôt connue la décision de la cour, Yvan Colonna s'est levé. Il a quitté le box et le procès, pour l'instant, s'est arrêté là. L'accusé a en effet demandé à ses avocats de partir également, ce qu'ont fait les quatre présents (sur cinq), refusant la commission d'office prononcée par le président Didier Wacogne.

Expliquant qu'il jugeait la reconstitution “importantissime” en raison des “dysfonctionnements” intervenus au cours du procès, Yvan Colonna a quitté la salle en accusant la cour de partialité : “ La vérité, vous ne la voulez pas, ça vous gêne (...) J'ai décidé de quitter ce procès, ce sera sans moi et je demande à mes avocats de partir”.

Les avocats présents ont aussitôt embrayé. “Je suis fier qu'il me demande de ne pas l'accompagner au son des fifres et des tambours vers une condamnation à la prison à vie. Je ne serai pas le commis de cette cour ”, s'est exclamé Me Gilles Simeoni. “Je ne suis pas un alibi de justice”, a renchérit Me Pascal Garbarini.

Le président a donc suspendu l'audience sous les huées des proches de l'accusé, et décidé de faire appel au bâtonnier de Paris pour se plaindre du refus de saisie.

Procès sans l'accusé ni ses avocats

Yvan Colonna réagissait à la décision de la cour d'assises spéciale de Paris de rejeter pour la seconde fois une demande de reconstitution sur les lieux du crime. La défense se fondait sur les dépositions d'anciens membres du commando qui a abattu le préfet de Corse Claude Erignac en pleine rue, à Ajaccio, le 6 février 1998. Ces hommes - déjà condamnés dans cette affaire - affirmaient que certaines personnes, impliquées dans l'assassinat, n'avaient jamais été inquiétées par la justice. Et les avocats de l'ancien berger ont livré un autre scénario du crime.

La cour a estimé que ces éléments nouveaux n'étaient pas susceptibles de modifier le déroulement des faits, pour lesquels Yvan Colonna a été condamné à la perpétuité en première instance en 2007. Et que les vérifications à mener pouvaient être réalisées à distance, par téléphone.

Reste à savoir comment le procès pourra se dérouler sans accusé et sans défense. Le code de procédure pénale donne les moyens au président de la cour de continuer. Didier Wacogne a ordonné en vain à Yvan Colonna de reparaître. Il a donc décidé de poursuivre les débats sans l'accusé, ni ses avocats. Les débats doivent reprendre ce jeudi, à 13 H.

Grégoire Lecalot, avec agences

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