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Villiers-le-Bel : des émeutes "très organisées" (police)

Certains des dix jeunes jugés pour jets de projectiles contre les forces de l'ordre à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), en novembre 2007, ont reconnu avoir participé à ces émeutes décrites comme {"particulièrement violentes"} et {"très organisées"} par la police.
Article rédigé par franceinfo
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Le 25 novembre 2007, la mort de deux adolescents dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police avait provoqué deux jours de violences à Villiers-le-Bel. Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu et des jets de pierres et de bouteilles, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces détruits.

Dans un tribunal sous haute surveillance policière, dix prévenus, tous majeurs, comparaissent jusqu'à demain, libres, sous contrôle judiciaire, pour les jets de projectiles sur des policiers, avec armes, en réunion, avec guet-apens. C'est le premier procès consacré aux violences de Villiers-le-Bel. L'enquête principale sur les tirs contre la police donnera lieu à un autre procès, aux assises, probablement fin 2009, où cinq personnes ont été renvoyées jeudi par la juge d'instruction.

Parmi les émeutiers, Nicolas reconnaît avoir "jeté des cailloux comme tous les jeunes" et regrette "d'avoir participé à tout ça". Abdelakder et Yassine aussi admettent les jets de pierre. Au cours de l'instruction, ce dernier avait résumé ainsi l'état d'esprit des jeunes face à la police : "Ils ont tué nos frères, il faut les fumer" .

Stéphane, lui, nie en bloc : "Je n'étais pas là, je n'ai rien fait". Au cours de l'enquête, il avait pourtant reconnu avoir "jeté des cailloux pour ne pas passer pour une poule mouillée, un bouffon". "Tout le monde était fier d'avoir blessé autant de policiers" , avait-il ajouté avant de se rétracter. Comme lui, à l'audience, tous les prévenus qui avaient donné des noms au cours de l'instruction sont systématiquement revenus sur leurs déclarations.

Plus tôt, au cours de l'audience, Thierry Aubry, capitaine de police à la PJ de Versailles a souligné l'organisation minutieuse des "émeutes" . Avec la "constitution de groupes et de secteurs", des "lampadaires cassés" pour plonger les quartiers dans le noir, l'organisation de "guet-apens" et l'écoute du "trafic radio de la police" pour anticiper les mouvements des CRS. Gilbert Siniscalco, chef d'une unité de 40 CRS présente à Villiers, a décrit de son côté le "mur humain de 250 personnes" auquel ses hommes ont fait face.

"Comment va-t-on juger ces dix là alors que 250 ont commis les mêmes faits", a demandé Me Jean-Christophe Tymozko, avocat d'un des jeunes, avant d'ajouter: "Le risque c'est qu'ils prennent pour les autres" .

Les prévenus encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

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