Ce que l'on sait de la fusillade qui a fait trois morts et un blessé grave à Ollioules
Un couple de touristes a été pris dans la fusillade, liée à une affaire de trafic de stupéfiants, selon le maire de la commune.
Une fusillade a fait trois morts et un blessé grave, à Ollioules (Var), dimanche 28 juillet. Deux hommes, ciblés dans l'attaque, ont été tués, et un couple de touristes a également été victime collatérale des tirs : la femme est morte et son compagnon grièvement blessé. Selon le procureur de la République de Toulon, la piste du "règlement de comptes" est privilégiée.
Que s'est-il passé ?
Les faits se sont déroulés entre 19h30 et 20h30, dimanche, sur la route départementale D11, qui traverse la commune d'Ollioules (Var), à l'ouest de Toulon. Les deux occupants d'une voiture ont tiré sur deux hommes, devant une station-service, avant de prendre la fuite. Deux douilles différentes ont été trouvées par les forces de l'ordre sur le lieu de la fusillade. Les balles auraient été tirées par des armes automatiques. "Il y avait au moins deux armes, et au moins un fusil d'assaut, au vu des munitions retrouvées sur place", précise une source policière à l'AFP.
"J'ai jamais vu ça, c'est une ville assez calme", a commenté lundi matin auprès de l'AFP Eric Martin, le patron de la station de lavage devant laquelle a eu lieu la fusillade. "Les voisins (ont) entendu comme un rideau de fer qu'on descend. C'était une rafale de mitraillette. Ça ici, c'est complètement fou. Des armes de guerre, c'est dingue", a-t-il ajouté.
Interrogé par franceinfo, le maire Robert Beneventi évoque un "règlement de comptes" ou "la volonté de reconquérir un réseau de trafic de drogues". "Faire de la gratte ou de la surveillance, c'est de la délinquance. Et puis un jour... on en arrive là", déclare-t-il par ailleurs dans les colonnes de Var Matin.
Fréderic Piquel, secrétaire départemental du syndicat policier Alliance, s'est rendu sur place, dimanche soir. Pour cet enquêteur, la fusillade est due au fait que "le trafic s'exporte vers des endroits plus calmes, (où) les policiers sont moins nombreux" que dans les cités de Toulon, La Seyne-sur-Mer ou Hyères.
Qui sont les victimes ?
Parmi les victimes se trouvent deux "jeunes connus très défavorablement des services de la police municipale", d'après le maire d'Ollioules. Ces deux hommes, âgés de 29 et 30 ans, étaient connu des services de police et de justice. Le premier "pour des faits de violences, violences aggravées, vol avec violences et outrages à personnes dépositaires de l'autorité publique", a détaillé le vice-procureur de la République de Toulon, Dominique Mirkovic, lors d'une conférence de presse, lundi 29 juillet. Il était en outre connu pour ses liens avec les réseaux de drogue de Toulon et de La Seyne-sur-Mer, selon les informations de France Bleu Provence. Le second, responsable des "points de deal" d'Ollioules, était connu "pour des délits routiers puis dernièrement pour des faits d'infraction à la législation sur les stupéfiants".
"L'une des deux victimes visées directement par les tirs était porteuse d'une sacoche dans laquelle ont été retrouvés un pistolet automatique, 200 grammes de résine de cannabis conditionné pour la vente au détail et des espèces", a précisé Dominique Mirkovic. Les deux hommes visés par les tirs sont arrivés dans cette station service "une heure" avant les auteurs des faits.
La fusillade a également fait deux victimes collatérales : un couple de vacanciers originaires de Vesoul, qui circulaient à scooter. Selon France Bleu Provence, le couple possédait une résidence secondaire dans le Var et avait l'habitude de passer ses vacances à proximité d'Ollioules. La femme, âgée de 58 ans, est morte des suites de ses blessures et son compagnon a été grièvement blessé. Le pronostic vital de cet homme de 59 ans, opéré lundi matin, n'est plus engagé.
Que disent les autorités ?
L'enquête sur cette fusillade a été confiée à la police judiciaire. "La piste du règlement de comptes est privilégiée", a déclaré le vice-procureur, lundi. "Ça ressemble à un guet-apens", a-t-il encore affirmé. "Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier et interpeller les auteurs de la fusillade", a réagi le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, dans la nuit.
Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier et interpeller les auteurs de la fusillade d’Ollioules.
— Christophe Castaner (@CCastaner) July 28, 2019
Pleine confiance en nos policiers dont je sais, au quotidien, la détermination à éradiquer ces réseaux criminels qui gangrènent nos quartiers.
De son côté, Robert Beneventi fait "appel aux autorités préfet, police, justice, pour déployer les moyens nécessaires afin de tranquilliser, protéger et sécuriser les administrés". "Je suis en colère parce que je ne cesse de réclamer plus de contrôles, plus de police, s'emporte le maire auprès de franceinfo. C'est du domaine régalien de l'Etat."
Nous avons notre police municipale mais nous ne pouvons pas les exposer à des voyous pareils.
Robert Bénéventià franceinfo
Le maire d'Ollioules s'adresse aussi aux parents : "Je supplie les parents des enfants qui sont trop souvent livrés à eux-mêmes de les garder chez eux. Il n'y a pas de petite délinquance, cela se termine toujours par des drames qui plongent des familles dans le malheur."
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