Vaccin contre l'hépatite B : les labos poursuivis
Il y a 14 ans, cette campagne de vaccination était présentée comme une grande avancée. L'hépatite B provoque des cyrrhoses et des cancers du foie. Les vaccins dévoloppés par SmithKline Beecham (devenu GlaxoSmithKline) et Pasteur Mérieux MSD (aujourd'hui Sanofi Pasteur MSD) étaient alors présentés comme les remèdes parfaits.
La polémique sur la dangerosité des effets secondaires n'a pas empêché la vaccination de 20 millions de Français entre 1994 et 1998. 1.300 d'entre eux ont par la suite subi des effets secondaires neurologiques, dont un millier de scléroses en plaques, selon certaines
estimations.
Les responsables du laboratoire britannique et de la société française sont donc poursuivis pour “tromperie sur les contrôles, les risques et les qualités substantielles d'un produit ayant eu pour conséquence de le rendre dangereux pour la santé de l'homme”. En d'autres termes, ils sont accusés d'avoir été parfaitement conscients de la nocivité éventuelle du produit fabriqué, mais de l'avoir accepté comme un pis-aller.
Le laboratoire Pasteur MSD est également mis en examen, en tant que personne morale, pour "homicide involontaire" pour la mort d'une patiente, Nathalie Desainquentin, décédée en 1998 à l'âge de 28 ans d'une sclérose en plaques et dont les parents se sont constitués partie civile.
Lancée en 1994 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, la campagne nationale de vaccination contre l'hépathite B a été suspendue en 1998 par Bernard Kouchner.
_ Pourtant, certains spécialistes rappellent que le virus fait chaque année 1.500 morts et gardent confiance dans l'efficacité du vaccin existant.
Grégoire Lecalot, avec agences
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