Une "série d'énigmes" après la découverte d'ossements à Antibes
L'affaire remonte au mois de février dernier. Un plongeur
puis des gendarmes repêchent près d'un chemin côtier d'Antibes, à six mètres de
profondeur, une fémur, deux humérus un crâne et un morceau de mandibule, a
expliqué le procureur de Grasse, Georges Gutierrez. Des tests ADN sont alors
effectués. Ils révèlent que ces ossements appartiennent à deux hommes et deux
femmes. Une enquête pour homicide, séquestrations, enlèvements et recel de cadavres a été ouverte ce mercredi. Des recherches en mer vont avoir lieu pour tenter de retrouver d'autres ossements.
Plus encore, les tests ADN démontrent également que
l'humérus masculin appartiendrait à un jeune homme, Stéphane Hirson, originaire de
Seine-et-Marne et porté disparu début 1994, juste avant ses 18 ans. À l'époque,
une enquête avait été diligentée, mais l'hypothèse criminelle n'avait pas été
retenue : "On parlait d'une fugue" , a expliqué Georges
Gutierrez. Le jeune homme n'avait "pas de raison de venir sur la Côte
d'Azur, il n'avait pas de connaissance sur la Côte d'Azur mais il avait exprimé
son vœu d'aller en Espagne".
Étrange inscription sur le crâne
Les autres tests ADN ont montré que les humérus et le fémur
appartiennent à des personnes de moins de 30 ans et le crâne à celui d'un homme
de moins de 50 ans. Ce crâne, justement, intrigue les enquêteurs. Il porte en
effet l'inscription à la main et à l'encre indélébile "mort aux pédophiles",
une inscription légèrement effacée "en raison de son séjour dans l'eau".
"Je pense que l'on pourra dater avec des expertises le temps que le crâne
a passé sous l'eau" , a expliqué le procureur.
"Nous sommes devant une série d'énigmes avec un
nombre importants d'interrogation" , a-t-il poursuivi. Parmi elles :
"Pourquoi ces os se trouvent-ils à cet endroit ? Pourquoi n'en trouve-t-on
qu'un seul à chaque fois ? Pourquoi y-a-t-il cette inscription ?" ,
s'interroge le procureur.
Colère et tristesse chez la famille
Valérie
Cormier Magraner, une proche de Stéphane Hirson a fait part du "choc, de
l'émotion, de la tristesse et de la colère" de la mère du jeune
homme disparu "d'apprendre ça par les journalistes" mardi
soir. Une mère qui ne souhaite pas s'exprimer pour le moment et qui avait
toujours gardé espoir ces 20 dernières années.
Il faut "retrouver
le corps pour qu'on puisse l'enterrer, faire une cérémonie" , a expliqué la jeune
femme. Le jeune homme avait disparu alors qu'il devait retrouver un ami à la
gare RER pour se rendre à l'ANPE. Il n'avait depuis plus donné signe de vie.
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