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Une lettre de menaces bouleverse le procès Colonna

Ambiance agitée ce lundi à la reprise du procès Colonna. Le président de la Cour d’assises spéciale de Paris a suspendu l’audience ce matin pour permettre la traduction de la lettre de menaces d’Yvan Colonna. Un document révélé vendredi soir et adressé à Pierre Alessandri, membre du commando Erignac. Il pourrait changer la donne dans ce troisième procès du berger corse jugé pour l’assassinat du préfet Erignac, en 1998 à Ajaccio.
Article rédigé par franceinfo
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A peine entamée, la cinquième semaine du procès Colonna est d'ores et déjà bouleversée. Le président a décidé de suspendre l'audience pour "faire traduire officiellement" la lettre de menaces d'Yvan Colonna dévoilée vendredi soir.

Dans ce courrier, rédigé en langue corse il y a cinq mois, le berger de Cargèse menace Pierre Alessandri, membre du commando Erignac, d’une "guerre totale" si "son frère" ne l’innocente pas pendant le procès. La traduction sera disponible "peut-être en fin de journée, ou demain" estime le magistrat qui a finalement repris l'audience selon le programme prévu avant l'apparition de cette lettre.

Une lettre révélée par la direction centrale de la police judiciaire et versée vendredi au dossier par le président du tribunal. Une procédure que semble vouloir contester la défense d'Yvan Colonna. "Le cheminement de ce courrier est éminemment suspect et peut relever d'une nouvelle manœuvre pour sauver un dossier qui, à notre avis, commençait à prendre l'eau de toutes parts", a déclaré lundi matin Me Antoine Sollacaro, l'un des cinq avocats d'Yvan Colonna.

Le courrier de menaces a été dévoilé alors que Pierre Alessandri était justement à la barre la semaine dernière. Devant la Cour, il a expliqué avoir eu de la "rancune" contre Yvan Colonna parce que le berger refusait de participer aux actions du commando. Et c’est ce qui justifie, selon lui, la mise en cause du berger corse lors de son arrestation. Une version partagée par les autres membres du commando mais jugée "invraisemblable" par les juges antiterroristes ayant mené l’enquête.

Reste maintenant à savoir si Pierre Alessandri et les membres du commando ont effectivement eu accès à la lettre de menaces d’Yvan Colonna et si elle a joué dans leurs témoignages.

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