Cet article date de plus de treize ans.

Un troisième procès pour Yvan Colonna

La Cour de cassation s'est prononcée en faveur d'un troisième procès d'assises pour Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac.
Article rédigé par franceinfo
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Les avis sont partagés pour savoir si Yvan Colonna est l'homme le plus mal jugé de France. Mais une chose est sûre, il aura été l'homme le plus jugé de France, pour la même affaire.
La Cour de cassation a donc annulé l'arrêt de la cour d'Assises, qui confirmait la condamnation à perpétuité du “berger de Cargèse”. La chambre criminelle de la Cour de cassation a estimé que la Cour d'Assises d'appel n'avait pas
respecté la procédure en ne répondant pas à des conclusions déposées
par la défense d'Yvan Colonna à la suite de l'audition d'un expert
en balistique.
Il sera donc jugé une troisième fois pour l'assassinat du préfet Erignac, sans qu'aucun fait nouveau ne soit venu s'ajouter au dossier.

Ce troisième procès, aura à nouveau lieu devant une Cour d'Assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels.

Pour ses avocats, cette décision était évidemment indispensable. Il estimait que son client avait été mal jugé. Le procès d'appel “aurait dû être un modèle de rigueur”, pour compenser “les lacunes manifestes d'un dossier trop souvent construit à charge”, hélas, “tout dans cette affaire démontre la faillite judiciaire”, a dénoncé Me Patrice Spinosi.

Le Parquet s'étrangle devant cette explication : Yvan Colonna a “volontairement (...) bloqué le déroulement normal de la
justice”, assène l'avocat général, Christian Raysseguier, en “choisissant sciemment de quitter son procès” et “en assumant,
adulte, tout seul, de ne pas être représenté”. A présent, il ne peut donc venir arguer des insuffisances de la justice.

“Le stratagème de l'accusé est banal, voire transparent: pousser la cour
d'assises à l'erreur”, a appuyé l'avocat de la famille Erignac, Me Emmanuel Piwnica, pour qui c'est délibérément que l'accusé “a multiplié les incidents”. Finalement, a-t-il questionné, “de quoi se plaint-il? Essentiellement, d'avoir été condamné”, ironise-t-il. “Le procès n'a pas seulement été équitable, mais il a été exemplaire”.
Le débat se tiendra donc une troisième fois. Le cas d'Yvan Colonna restera en fin de compte comme un cas d'école.

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