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Un procès minimaliste pour l'incendie du boulevard Vincent Auriol

Seules deux demi-journées d'audience seront consacrées au jugement de l'incendie d'un immeuble vétuste du boulevard Vincent Auriol, dans le XIIIème arrondissement de Paris. Il avait fait 17 morts, dont 14 enfants, dans la nuit du 25 au 26 août. L'incendie était d'origine criminelle, mais l'enquête n'a pas débouché. Sur les bancs des prévenus, l'association qui gérait l'immeuble et un entrepreneur.
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Actualisé à 13h avec suspension de l'audience

Le drame avait soulevé une énorme émotion. Il avait fait les ouvertures des journaux, alors que la torpeur de l'été parisien, en cette fin août 2005, n'était pas encore dissipée. Des hommes politiques avaient fait le déplacement. Cet incendie, dans la nuit du 25 au 26 août, boulevard Vincent Auriol, dans le XIIIème arrondissement de Paris, a fait 17 morts, dont 14 enfants, tous d'origine africaine.

Trois jours plus tard, un autre incendie d'immeuble insalubre, squatté par des familles africaines, allait faire sept morts, dont quatre enfants, rue du Roi-Doré, dans le IIIème arrondissement. En avril, l'incendie de l'hôtel Paris Opéra avait fait 25 morts dont 11 enfants. Cette triste série avait soulevé le problème du logement des familles immigrées, en particulier à Paris. Le président de la République, Jacques Chirac, avait alors demandé des “initiatives fortes”.

Le procès qui débute aujourd'hui ne comptera sûrement pas dans cette catégorie. Une quarantaine de proches des 17 morts du boulevard Vincent Auriol se sont portés partie civile. Ils n'auront que deux demi-journées pour tenter de comprendre ce qui s'est passé et qui en est responsable. Une audience qui paraît bien mince au regard du drame de son retentissement.

L'enquête a privilégié l'hypothèse d'un incendie criminel, mais elle n'a pas pu aboutir à amener un coupable présumé au tribunal. Le feu était parti de poussettes dans la cage d'escalier pour se propager aux murs en contreplaqué qui n'étaient pas aux normes anti-incendie.

Sur le banc des prévenus se trouvent l'association France Euro Habitat (Freha), qui dépend d'Emmaüs et qui gérait les lieux, et l'entreprise de travaux qui avait installé les plaques de contreplaqué. Mais l'Etat, à qui appartenait l'immeuble, et la mairie de Paris, qui intervenaient tous deux dans le contrôle de la sécurité de cette immeuble en ruine ne seront pas présents au procès.

A l'issue de la première matinée d'audience, les parties civiles ont manifesté leur déception et crié à la désinvolture : moins de trois heures de débats et l'audience a été suspendue après la seule lecture des faits par la présidente du tribunal.

_ Les débats reprendront jeudi après-midi et le tribunal consacrera une demi-journée supplémentaire au procès, prévu à l'origine sur deux jours seulement.

Grégoire Lecalot, avec agences

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