Un parrain du milieu corse abattu en pleine rue

Plusieurs tirs d'arme automatique. Richard Casanova s'est écroulé. La scène s'est passée ce matin à Porto Vecchio, devant un concessionnaire automobile. Le tueur est parvenu à s'enfuir.

Réglement de comptes ou pas, en tout cas la personnalité de la victime n'est pas anodine. Richard Casanova est soupçonné d'être l'un des piliers du gang bastiais de la "Brise de mer", et d'avoir participé à l'attaque contre l'Union des banques suisses, à Genève en 1990 - 31,4 millions de frans suisses dérobés, l'équivalent de 20 millions d'euros, un casse du siècle de plus... Le butin n'a jamais été retrouvé.

Richard Casanova est lui-même resté en cavale pendant plus de 15 ans, jusqu'à son arrestation en 2006. Interpellé sans incident par la police judiciaire de Corse, mais remis en liberté quelques mois plus tard contre paiement d'une caution de 150.000 euros.

En fait, Richard Casanova a profité du bénéfice du doute. Ses quatre complices présumés avaient été acquittés faute de preuves.
_ Trois ressortissants suisses, dont deux ont été condamnés dans leur pays, avaient accusé initialement les cinq Corses, avant de refuser de venir au procès de Paris. Ils disaient avoir été floués par les auteurs lors du partage du butin.

Les cinq accusés français sont supposés avoir été membres du gang de la "Brise de mer", baptisé ainsi du nom d'un bar de Bastia où se réunissaient les truands. Les quatre suspects du procès de Paris l'avaient démenti à l'audience, qualifiant même la "Brise de mer" d'invention journalistique.

Guillaume Gaven avec agences