Un officier de gendarmerie radié pour avoir critiqué le rapprochement police-gendarmerie
Actualisé à 13h
Le tort du commandant Matelly : s'être exprimé publiquement sur le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l'Intérieur,
effectif depuis le 1er janvier 2009.
_ Il avait critiqué ce rapprochement, qui n'était alors qu'un projet du gouvernement : c'était fin 2008, notamment dans un article de
presse. Il s'exprimait alors en tant
que chercheur du CNRS.
Une procédure visant à le faire comparaître devant le conseil d'enquête lui
avait été alors notifiée officiellement le 16 juin 2009, et le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux lui avait rappelé l'obligation de réserve à laquelle il était soumis.
_ Courant octobre 2009, un conseil d'enquête de la gendarmerie avait proposé
la radiation des cadres de cet officier supérieur visé par une procédure
disciplinaire pour "manquement grave" à cette obligation de réserve.
Le président de la République avait le dernier mot : il a donc décidé de suivre l'avis du conseil d'enquête de la Gendarmerie. Le décret, daté du 12 mars, a été signifié aujourd'hui au commandant Matelly. Il ne sera plus chef d'escadron pour la région Picardie à partir de ce jeudi soir...
L'Essor de la gendarmerie, le journal édité par les retraités de la gendarmerie, fait part de son "indignation". Dans un communiqué, le mensuel "dénonce cette sanction d'un délit d'opinion qui rappelle aux militaires en règle générale et aux
gendarmes en particulier que sous la cinquième République, comme du temps de Fouché sous l'Empire, ils n'ont que le droit de se taire".
Quant à l'officier, il a déposé ce matin un "référé liberté" devant le Conseil d'Etat.
_ Les Sages du Palais Royal devront rendre une décision dans les 48 heures.
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