Un médecin de l’hôpital de Maubeuge recherché pour génocide
Le directeur de l’hôpital était "à 10.000 lieues d’imaginer" que ce médecin du travail "pouvait faire l’objet de telles accusations". Henri Mennecier affirme avoir découvert le pot aux roses mercredi, lors de la visite d’un journaliste qui enquêtait sur l’histoire. Il a décidé de suspendre immédiatement le docteur Eugène Rwamucyo à titre conservatoire, au regard de la gravité des accusations : "génocide et crimes contre l’humanité". Le temps qu’il organise sa défense.
Car le médecin, intellectuel hutu notoire, qui reconnaît être la cible "d’accusations lourdes", nie en bloc. Une notice rouge - le plus haut niveau de gravité - a pourtant été émise à son encontre par Interpol, visant à obtenir son arrestation par toutes les polices du monde, puis son extradition (voir ci-dessous).
En règle
L’hôpital affirme par enfin avoir recruté le docteur Rwamucyo "de manière tout à fait régulière", avec des diplômes en règle, tout comme sa situation administrative. Celui-ci vit en Belgique, tout près de la frontière française. Par ailleurs, le praticien n’a jamais eu à subir "la moindre remarque ni le moindre grief professionnel".
Mais l’octroi par la France d’un titre de séjour à une personne recherchée par Interpol soulève quelques interrogations, notamment de la part du maire PS de Maubeuge, Rémi Pauvros, également président du conseil d’administration de l’hôpital. "J’attends de l'Etat français qu'il vérifie si ce monsieur est un criminel ou pas. S'il l'est, il n'a rien à faire ici, il n'a rien à faire en France", a déclaré le maire, ajoutant que la carte de séjour du médecin expirait en janvier 2010.
Gilles Halais, avec agences
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