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Un gendarme condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre d'une étudiante en 1995

Après dix-sept ans d'enquête et grâce aux progrès de la science, l'ADN de Lylian Legrand avait été identifié sur le peignoir de la victime.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'avocat de Lylian Legrand, Eric Dupont-Morreti, échange avec son assistante avant l'ouverture du procès de son client, lundi 10 octobre 2016 à la cour d'assises du Nord. (DENIS CHARLET / AFP)

"Je n'ai pas tué Stéphanie, je suis innocent", avait-il déclaré avant que la cour ne se retire pour décider de son sort. Le gendarme Lylian Legrand a été condamné, vendredi 14 octobre, à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Nord pour le meurtre de l'étudiante Stéphanie Fauviaux.

Lylian Legrand, 45 ans, adjudant à la gendarmerie de Nice, a été reconnu coupable des faits, qui remontent à 1995. La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général. Des applaudissements ont retenti dans la salle à l'annonce du verdict.

Son ADN retrouvé sur le peignoir de la victime

Le 24 mai 1995, Stéphanie Fauviaux, 18 ans, était découverte par la police, étranglée, vêtue d'un peignoir ouvert, dans la baignoire de l'appartement qu'elle partageait avec une amie dans le centre-ville de Lille. Après dix-sept ans d'enquête et grâce aux progrès de la science, l'ADN de Lylian Legrand avait été identifié sur le peignoir de la victime.

Abandonnant son alibi de départ, il avait avoué une relation sexuelle, expliqué que Stéphanie Fauviaux était morte en tombant, relevaient alors nos confrères de France 3 Nord. Dans une autre version, il avait également confirmé la relation sexuelle, mais assuré que Stéphanie Fauviaux était en vie quand il avait quitté l'appartement.

Un témoignage qui a beaucoup évolué

Depuis le début du procès, Lylian Legrand n'avait pourtant cessé d'affirmer que, ce matin-là, il faisait des travaux chez ses parents. Pour justifier ses précédents aveux, il avait mis en cause "la pression des enquêteurs" et "une mauvaise stratégie de défense".

"Pour condamner un homme, il faut des preuves absolues. Ce n'est pas au nom de son chagrin que l'on condamne. Condamner un homme au bénéfice du doute parce que les parents cherchent justice est une hérésie", avait plaidé plus tôt dans la journée l'avocat Eric Dupond-Moretti, réclamant implicitement l'acquittement de son client.

De son côté, l'avocat général avait estimé que dans ce procès, il n'y avait "pas beaucoup de place pour le doute" décrivant un accusé "froid", avec une "absence totale de sensibilité".

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