Un contrôle de gendarmerie tourne au drame dans l'Eure

L'affaire en rappelle une autre. En novembre 2007, deux jeunes garçons sont morts à Villiers-le-Bel, en région parisienne, en percutant une voiture de police alors qu'ils circulaient sur une mini-moto. Plusieurs nuits de violents affrontements avaient suivi. Les proches de victimes accusant la police d'avoir commis une bavure.

L'histoire semble s'être répétée hier, dans le secteur de Louviers, dans l'Eure. Encore une mini-moto. A nouveau des forces de l'ordre présentes - des gendarmes cette fois. Et une nuit d'échauffourées dans le quartier d'origine de la victime.

C'est lors d'un contrôle routier effectué vendredi vers 20 h 30 aux abords de Saint-Pierre-du-Vauray que le jeune homme de 18 ans a trouvé la mort dans des circonstances que l'enquête n'a pas encore officiellement établie. Il circulait sur une mini-moto, en compagnie d'un quad piloté par un de ses amis, qui portait le frère de 17 ans du jeune décédé comme passager.
_ Les gendarmes positionnés sur une départementale entre Saint-Pierre et Andé pour effectuer des contrôles dans le cadre des départs en vacances ont vu les deux véhicules et leur ont fait signe de ralentir. Dix minutes plus tard, ils reviennent au contrôle.

A partir de là, les versions divergent. Selon les gendarmes, ils auraient forcé le barrage. Le quad est passé, mais la mini-moto a foncé dans un militaire qui lui demandait de s'arrêter. Déséquilibré, il serait tombé en heurtant une clôture de ciment. Il est décédé peu après, sans avoir repris connaissance.
_ Mais le conducteur du quad qui est passé juste avant affirme qu'un gendarme a “bousculé” la mini-moto, et qu'il s'agit d'une bavure.

A Saint-Pierre-du-Vauray, village habituellement tranquille, les gendarmes étaient bien acceptés. Ils connaissaient d'ailleurs la victime, qui n'avait eu affaire à eux que pour un rappel à l'ordre, au sujet précisément de la conduite en mini-moto. Une enquête judiciaire a été ouverte.

Mais dans la nuit de samedi à dimanche, le village a explosé de colère. des cocktails Molotov ont été jetés sur la façade de la gare, de la mairie et sur la gendarmerie, provoquant des dégâts limités. Deux voitures ont été incendiées. Quatre-vingts gendarmes ont été envoyés en renfort. Le maire a appelé au calme.