Un cheminot poursuit ses supérieurs aux prud’hommes: il aurait été obligé d'enterrer les restes d'un collègue...
Le collègue de ce cheminot avait été percuté près d'Angers par un TGV en 1997. Son corps déchiqueté est restitué à la famille mais les employés revenus sur les lieux le lendemain découvrent des effets personnels et d'autres restes humains “éparpillés autour des rails” selon le témoignage recueilli par le Courrier de l'Ouest.
“Mon chef d'équipe m'a demandé de les ramasser. J'ai refusé. Je ne pouvais pas. On aurait du faire revenir les pompes funèbres. D'autres l'ont fait à ma place” explique le cheminot. Un peu plus tard, son chef d'équipe lui demande d'aller enterrer le sac poubelle dans un terrain vague, ce que fait Pascal, aujourd'hui âgé de 44 ans.
Selon son avocat Me Boulay, l'agent en a parlé a sa hiérarchie et à un médecin de la SNCF mais il lui a alors été conseillé “ de se taire ”.
Traumatisé, Pascal grossi de 30 kg, et sombre dans la dépression en 2006. Il fera même deux tentatives de suicide en 2008 après avoir alerté, mais sans effet, ses supérieurs. Il dépose alors plainte au parquet d'Angers pour “inhumation sauvage”, mais celle-ci n'abouti pas pour cause de prescription. Toutefois, l'enquête “nous a permis d'avoir la preuve de ce qui s'est passé, le chef a reconnu les faits ” affirme Me Boulay.
Le cheminot et son conseil ont donc décidé de saisir mercredi prochain le conseil des prud'hommes de Paris “pour manquement à l'obligation de loyauté”. L'agent de la SNCF entend faire reconnaître une faute de son employeur occasionnant un préjudice, à savoir "une dépression et deux tentatives de suicide" selon Me Boulay.
L'avocat précise également que la famille du défunt, bien que traumatisée par ce qui a été révélé en 2008, soutient l'agent de la SNCF et pourrait, elle aussi, attaquer en justice la SNCF.
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