Un Auvergnat de 15 ans interpellé comme hacker pro-WikiLeaks
L'affaire a commencé à l'automne, quand le gouvernement américain a prié plusieurs grandes sociétés de stopper toute collaboration avec sa nouvelle bête noire WikiLeaks. Parmi ces sociétés, Amazon, l'hébergeur du site de Julian Assange, mais aussi Visa et Mastercard, organismes de crédit par lesquels transitaient les paiements des donateurs nécessaires à la survie de WikiLeaks. Ces entreprises ont donc cédé à la pression de la Maison Blanche, sans imaginer que cela provoquerait la colère d'internautes du monde entier, acquis à la cause d'Assange.
Un réseau de hackers s'est alors créé, début décembre, par solidarité, pour imaginer une riposte, une cybervendetta contre les sites de Visa ou Mastercard entre autres. Ces offensives, dans le jargon informatique, s'appellent des attaques de déni de service et consiste à submerger un serveur de
multiples requêtes pour le paralyser. En l'occurrence, les sites de Visa et Mastercard sont restés inaccessibles pendant plusieurs heures.
Le FBI a dès lors ouvert une enquête. Le FBI et... la gendarmerie française. Car ces pirates auraient coordonné leurs attaques depuis cinq serveurs basés en France. Et parmi ces pirates, les enquêteurs ont identifié un Auvergnat, un adolescent de 15 ans, interpellé chez ses parents dans la région de Clermont-Ferrand.
_ Il a été interrogé et son matériel saisi. Un internaute "très doué" qui aurait expliqué avoir participé à cette attaque virtuelle pour "protéger la liberté d'expression", témoigne le lieutenant-colonel Éric Freyssinet, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité à la gendarmerie.
Si son rôle est avéré, il pourrait être poursuivi pour entrave à un système informatique et risquerait jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
L'interpellation de l'adolescent a eu lieu il y a déjà quelques semaines. Mais on ne l'apprend qu'aujourd'hui, jour choisi par le FBI pour mener des perquisitions chez des particuliers et des hébergeurs aux États-Unis. Jour choisi aussi par la police britannique pour arrêter cinq autres jeunes qui seraient impliqués dans cette affaire.
Reste que le FBI va peut-être bien finir par considérer l'Auvergne, comme une terre de hacking. Le dernier pirate français à s'être illustré sur le web américain venait de là lui aussi : un certain "Hacker-Croll", 23 ans, qui avait pris le contrôle des comptes Twitter de Barack Obama et Britney Spear. Il avait écopé de cinq mois de prison avec sursis.
Élodie Guéguen, avec Cécile Quéguiner
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