Ce que l'on sait de l'incendie d'un squat de Roms à Lyon
Deux femmes et un enfant ont péri dans l'incendie, qui a ravagé une usine désaffectée.
Trois personnes, deux femmes et un enfant, sont mortes dans l'incendie d'une usine désaffectée qui était squattée par environ deux cents Roms à Lyon, a-t-on appris lundi 13 mai au matin auprès des pompiers et de la préfecture. Il pourrait y avoir six ou sept autres victimes, selon les pompiers.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et la garde des Sceaux, Christiane Taubira, dont la visite à Lyon était prévue, se sont rendus sur place. Pour le locataire de la place Beauvau, ces "squats insalubres" ne "doivent plus exister", rapporte Lyoncapitale.fr.
Francetv info récapitule ce que l'on sait de ce drame.
Qui sont les victimes ?
Parmi les victimes figurent deux jeunes femmes et un enfant de 12 ans, précise Lyonmag.com. Tous les trois appartenaient à la communauté rom et ne faisaient pas partie de la même famille, poursuit le site d'information.
Selon Gilberte Renard, militante de la Ligue des droits de l'homme, de nombreux enfants en bas âge et des femmes enceintes occupaient ce bâtiment. "Ils dormaient souvent dans le grenier", a-t-elle expliqué. La préfecture a indiqué que "jusqu'à 300 personnes" avaient squatté cette usine, occupée depuis 2012. Les rescapés ont été évacués et regroupés dans un gymnase d'une école située avenue des Frères-Lumière, dans le même arrondissement.
Des équipes cynophiles fouillent le bâtiment, qui menace de s'écrouler, à la recherche d'éventuelles autres victimes, ont indiqué les pompiers.
Comment l'incendie s'est-il déclenché ?
L'incendie a démarré un peu avant 0h30 dans la nuit de dimanche à lundi. Il a totalement embrasé ce bâtiment situé rue Audibert-et-Lavirotte, dans le 8e arrondissement de Lyon. "Très vite, les deux niveaux supérieurs de ce bâtiment blanc se sont embrasés et l'escalier s'est effondré", a expliqué le lieutenant-colonel des pompiers du Rhône, Jean-Philippe Gueugneau, en charge des opérations de secours. Il décrit un incendie "violent".
"A cette heure, nous ne disposons d'aucun élément sur l'origine du sinistre (...)", a précisé la préfecture. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Lyon. Lyonmag indique pour sa part qu'une bougie serait à l'origine de l'incendie. "Elle serait tombée sur une poutre, le feu se propageant ensuite rapidement", écrit le site.
Quelles conséquences sur la politique de démantèlement menée par Valls ?
Pour le ministre de l'Intérieur, il faut "poursuivre le travail de démantèlement et d'évacuation" des campements de fortune et des squats, a-t-il indiqué sur le site de l'incendie. Et cela en trouvant "à chaque fois des solutions qui soient dignes des personnes humaines et qui soient fermes en appliquant les lois de la République", a-t-il ajouté.
Après avoir exprimé son "sentiment de profonde tristesse", le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'"en même temps, ces squats, comme les campements de fortune, doivent être évacués chaque fois quand ils présentent, ici comme ailleurs, de vrais dangers". "Les campements de fortune ou les squats représentent un vrai danger pour ceux qui les occupent", a-t-il insisté.
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