Trappes : Manuel Valls défend les policiers et la laïcité
Une intervention de police qui dégénère et voilà les forces de l'ordre confrontées à
une nouvelle vague de violences urbaines. Jeudi 18 juillet, c'est après le contrôle d'identité d'une femme voilée à Trappes que la situation a dérapé : le mari aurait insulté et frappé les policiers. Il a été interpellé, et son épouse verbalisée.
Depuis, des incidents violents touchent la ville et opposent jeunes et forces de l'ordre, incitant le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à se déplacer en personne. Lundi 22 juillet, il a donné depuis le commissariat de Trappes une conférence de presse, dans laquelle il a fait le point sur la situation.
Soutenir les forces de police et réaffirmer l'autorité de l'Etat
Première priorité pour Manuel Valls : défendre les forces de l'ordre, qui dépendent de son ministère de l'Intérieur.
Alors que plusieurs versions circulent sur l'incident de jeudi soir - certaines reprochant aux policiers de ne pas avoir été exemplaires - le ministre a tenu a apporter son soutien aux forces de police, affirmant que celles-ci "avaient fait leur travail avec professionnalisme, respect des personnes et sens de la déontologie ".
Le ministre de l'Intérieur a également insisté sur la question du respect de l'autorité de Etat : "Dans notre pays, ce n'est pas nouveau, l'autorité est
contestée au sein même de la famille, à l'école, dans les palais de justice,
dans les administrations , a-t-il expliqué, ajoutant : Q uels que soient les circonstances et les sentiments qui animent les gens, on ne conteste pas l'autorité de l'Eta t."
Un lien avec des groupes fondamentalistes ?
Malgré sa volonté d'être prudent et d'éviter les amalgames, Manuel Valls a sous-entendu un lien entre le couple interpellé jeudi et des groupes de fondamentalistes musulmans.
"Je sais quels peuvent être les liens entre des groupes qui s'en prennent à nos institutions et des groupes fondamentalistes, c'est une réalité qui existe dans un certain nombre de nos villes ", a-t-il déclaré aux journalistes présents à Trappes lundi.
Une sortie surprenante alors que l'enquête n'a pour le moment établi aucun lien entre le couple interpellé et un quelconque groupe islamiste.
"Les banlieues, je connais "
En France, dès que des violences touchent des banlieues, la tentation est grande pour les hommes politiques de préciser qu'ils connaissent bien le problème. Manuel Valls a donc expliqué qu'en temps qu'ancien maire d'Evry (entre 2001 et 2012), il avait conscience des difficultés qui touchent des villes comme Trappes.
Ce discours convenu lui a valu d'être accusé de récupération politique par une Trappiste. En marge de sa conférence de presse, le ministre de l'Intérieur a été interpellé par une jeune femme qui l'a accusé de n'avoir pas répondu à ses lettres, et de ne s'être déplacé qu'en raison de l'approche des élections municipales. L'incident a été capté en direct par les caméras de i> Télé.
"C'est vrai qu'on peut vous interpeller au moment des élections. On va rentrer en pleine campagne , je sais le fonctionnement ! (...) Vous profitez des caméras, monsieur le ministre, vous avez le droit. " Ces propos n'ont pas été du goût du ministre, qui a sous-entendu que la riveraine avait "l'air bien préparée ", avant de tourner les talons.
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