Ce n'est pas un simple souvenir, mais bien une angoisse qui envahit l'esprit d'Ivo Magalhes depuis maintenant quatre ans. Le 8 janvier 2015, au lendemain de l'attentat de Charlie Hebdo, il est 9h26 quand les frères Kouachi font irruption dans sa station-service. Il reconnait immédiatement les deux terroristes en cavale. Avec fusil d'assaut et lance-roquettes, ils viennent chercher de la nourriture. Un profond traumatisme"Il reste une douleur profonde. Je vis avec tous les jours. Tous les matins, je me réveille, et je pense à ça. J'ai des images qui me reviennent tous les jours. Leurs visages", explique Ivo Magalhes. Les terroristes ne s'en prennent pas au pompiste, et le face-à-face ne dure que quatre minutes. Mais la peur a changé sa vie. "Les gens ne se rendent pas forcément compte de la douleur interne. (...) J'ai été livré à moi-même. Je me suis retrouvé seul, sans rien", poursuit-il. Comme une thérapie, le pompiste vient de publier un livre, "Moi, Ivo, victime de guerre".