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Blessé lors du 13-Novembre, le rugbyman Aristide Barraud raccroche les crampons

Les entraînements lui causaient une trop grande douleur. L'ouvreur préfère renoncer à sa carrière de sportif. 

Article rédigé par franceinfo
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Aristide Barraud à l'entraînement, le 12 janvier 2010, alors qu'il évoluait encore avec le Stade français. (MAXPPP)

Le rugbyman français Aristide Barraud annonce, vendredi 28 avril, qu'il met un terme à sa carrière, dans un texte (en italien) publié par le club de Mogliano (Italie). L'ancien du Stade français avait été touché par trois balles de Kalachnikov, devant le restaurant Le Petit Cambodge, lors des attentats du 13-Novembre. La première avait perforé un poumon, la seconde avait touché sa cuisse gauche et la troisième avait explosé avant de l'atteindre, mais des fragments avaient pénétré dans sa jambe gauche. Depuis, le joueur se battait pour retrouver son meilleur niveau. En vain.

>> Aristide Barraud : "Il m’a mis en joue, j’ai réagi comme sur un terrain"

"Depuis trois mois, je vois que mon corps n'accepte plus l'effort physique et m'envoie des signaux négatifs", résume le joueur, dans le texte publié par son club. Des examens complémentaires ont révélé des complications, liées aux soins nécessaires pour le sauver après l'attentat.

J'ai commencé à avoir peur pour ma vie. En retournant jouer, je risque objectivement la mort. Et mourir sur le terrain, devant mes amis et ceux qui m'aiment, ne me semble pas du tout une bonne idée.

Aristide Barraud

dans un communiqué

"Je n'aurai pas de regret"

"C'est un monde parallèle, comme si ce n'était pas la vraie vie", expliquait-il, en mars 2016, dans un entretien à L'Equipe, alors qu'il s'apprêtait à passer sur la table d'opération, pour la quatrième fois. "[Mon histoire] n’en est qu’au tout début je pense. Je dois rattraper le train du très haut-niveau que j’ai vu s’échapper", confiait-il encore en novembre dernier, dans Le Parisien, alors qu'un documentaire, Alice et Aristide, était diffusé sur la chaîne L'Equipe.

Dans son texte, Aristide Barraud raconte sa fierté d'avoir remporté le dernier match de sa carrière en présence de son père et d'avoir transformé sa dernière pénalité. "Je n'aurai pas le regret de ne pas avoir tenté et c'est la chose qui me semble la plus importante." Le joueur avait signé à Mogliano en 2014, avant l'attentat, et avait terminé meilleur réalisateur du championnat dans la foulée. Le club lui a rendu hommage, dans son texte :

A la fin de l'entraînement, il s'est assis au bar et a pris la parole, pour raconter la vérité. Simplement, avec lucidité. La vérité sur ses réelles conditions physiques, la vérité sur ce qu'il s'est passé pendant ces longs mois de rééducation, la vérité sur ce qu'il pensait à tout moment du jour et de la nuit, des nuits d'insomnies pour la plupart, à cause de la douleur continue causée par les entraînements auxquels il s'est soumis jusqu'ici.

Mogliano Rugby

dans un communiqué

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