Attentats de Paris : Jawad, le logeur Saint-Denis, "veut sortir de l'isolement"
Il continue de clamer son innocence dans une lettre adressée aux juges d'instruction.
Jawad Bendaoud, dont l'appartement avait servi de planque aux jihadistes du 13 novembre, apostrophe les juges d'instruction dans un virulent courrier daté du 25 mars, dont l'AFP a eu connaissance vendredi 29 avril. A l'isolement depuis son arrestation à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), il lance un appel : "Je veux sortir de l’isolement, je vais péter un plomb", écrit-il.
Les explosifs, il les connaît seulement "dans des films d'action"
L'homme de 29 ans, déjà condamné pour homicide involontaire en 2008, cherche à prouver son innocence. "Depuis ma sortie de prison [en septembre 2015], je n'ai même pas préparé un repas et vous me parlez de préparer des attentats. Je n'ai rien à voir avec tout ça", martèle l'ancien petit caïd de Saint-Denis.
"J'ai vu Abaaoud [le cerveau présumé des attentats] moins de dix minutes vous croyez que je suis profiler pour savoir ce qu'il a fait avant d'arriver chez moi", écrit-il, rappelant avoir "consommé de la coke et du shit en quantité" ce jour-là. Quant aux explosifs, "la seule fois où j'en ai vu (...), c'est dans des films d'action".
"J'ai affabulé"
Jawad Bendaoud dit avoir tout inventé dans le SMS adressé au matin du 18 novembre à sa petit amie. "Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m'ont dit t'es un OUF, tu ramènes des mecs de Belgique, deux frères MUS. (...) Sur le Coran de La Mecque c'est des terroristes", avait-il écrit à la jeune femme, laissant à penser qu'il avait dès le départ établi un lien entre les deux fugitifs et les attentats.
"J'ai affabulé. Personne ne m'a dit ça. Je voulais jouer un rôle, (...) me vanter", assure-t-il aujourd'hui aux juges. L'une de ses avocates, Marie-Pompei Cullin, a commenté : "Mon client n'a à aucun moment adhéré ou été associé à un quelconque projet terroriste."
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