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Jugé à Bruxelles, Salah Abdeslam se défend par le silence et assure qu'il n'a "pas peur"

Seul membre vivant du commando de jihadistes qui a frappé Paris le 13 novembre 2015, il est jugé en Belgique pour sa participation à une fusillade avec des policiers à Forest, quelques jours avant la fin de sa cavale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Croquis d'audience du procès de Salah Abdeslam, le 5 février 2018 à Bruxelles (Belgique).  (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Salah Abdeslam, le seul membre encore vivant des commandos jihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, a refusé, lundi 5 février, de répondre aux questions lors de son premier procès dans un autre dossier à Bruxelles"Je ne souhaite pas répondre, à aucune question", mais "mon silence ne fait pas de moi un criminel, c'est ma défense", a-t-il déclaré, entouré de deux policiers encagoulés.

"Maintenant il y a des preuves dans cette affaire, des preuves tangibles, scientifiques, j'aimerais que ce soit sur ça qu'on se base et qu'on ne se base pas, qu'on n'agisse pas pour satisfaire l'opinion publique", a poursuivi Salah Abdeslam. 

"Ce que je constate, c'est que les musulmans sont jugés, traités de la pire des manières, impitoyablement, il n'y a pas de présomption d'innocence", a poursuivi le prévenu, avant de se lancer dans des références à la religion. "Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité à part Allah, Mohammed est son serviteur et son messager", a-t-il notamment affirmé. "Maintenant, jugez-moi, faites ce que vous voulez de moi, moi c'est en mon seigneur que je place ma confiance."."Je n'ai pas peur de vous, je n'ai pas peur de vos alliés, de vos associés, je place ma confiance en Allah et c'est tout, je n'ai rien à ajouter", a-t-il conclu.

Jugé pour une fusillade à la fin de sa cavale

Extrait dans la nuit de la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne, Salah Abdeslam s'est présenté vers 8h50 devant le tribunal correctionnel qui doit le juger cette semaine – avec un complice présumé, Sofiane Ayari – pour une fusillade avec des policiers survenue à la fin de sa cavale en mars 2016. Ce procès en correctionnelle n'est qu'un préambule à celui qui aura lieu en France pour les attentats qui y ont fait 130 morts. Mais il était très attendu. Alors qu'il devait s'achever vendredi; il pourrait être écourté par le silence des prévenus.

Salah Abdeslam, qui a grandi dans le quartier bruxellois de Molenbeek où il s'est radicalisé, apparaît au cœur d'une cellule jihadiste impliquée dans au moins trois dossiers terroristes majeurs. Les attentats de novembre 2015 à Paris, ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles (32 morts) et l'attaque avortée dans le train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015 relèvent "peut-être d'une unique opération" de l'organisation jihadiste Etat islamique, estime le parquet fédéral belge.

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