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Vidéo Terroriste ou schizophrène ? Les attaques commises par des malades mentaux, un casse-tête pour la justice

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
Terroristes ou schizophrènes : les attaques commises par des malades mentaux, un casse-tête pour la justice
Terroristes ou schizophrènes : les attaques commises par des malades mentaux, un casse-tête pour la justice Terroristes ou schizophrènes : les attaques commises par des malades mentaux, un casse-tête pour la justice
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Que se passe-t-il dans la tête de ces "fous d'Allah" qui ont des antécédents psychiatriques ? Comment déterminer la responsabilité de ceux que leur fragilité psychologique rend perméables à la propagande islamiste ? Extrait de "Complément d'enquête" à l'heure du verdict dans l'affaire de l'attaque de militaires à Valence, en 2016.

Alors que s'ouvre le procès des attentats jihadistes de janvier 2015, "Complément d'enquête" s'intéresse à un autre visage du terrorisme. Les attaques perpétrées par des malades mentaux se multiplient ces dernières années. Depuis 2012, sur 44 affaires, la moitié des agresseurs avaient des antécédents psychiatriques. Pour la justice, qui a parfois du mal à évaluer le degré de responsabilité d'un accusé, c'est un casse-tête. 

Un accusé diagnostiqué schizophrène

En janvier 2020, la cour d'assises de la Drôme rendait son verdict dans l'affaire de l'attaque contre des militaires à Valence. Dans le box des accusés, un père de famille de 33 ans, Raouf El Ayeb. Diagnostiqué schizophrène, il est jugé pour "tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Quatre ans auparavant, le 1er janvier 2016, au volant de sa voiture, El Ayeb a foncé sur quatre soldats. Ils étaient en faction près la grande mosquée de Valence, dans le cadre de l'opération Sentinelle de sécurisation des lieux sensibles mise en place après les attentats de janvier 2015. Légèrement blessés, les chasseurs alpins ont riposté et réussi à neutraliser l'assaillant. Aujourd'hui, l'un d'eux garde des séquelles de l'attaque, un genou abîmé. 

Deux expertises ont conclu à une altération du discernement au moment des faits

El Ayeb leur a présenté ses excuses. Comment explique-t-il son acte ? Il dit s'être senti persécuté par les militaires. "J'étais déprimé, je faisais n'importe quoi, plaide-t-il. Je n'étais pas dans la réalité, j'étais malade. J'étais dans un autre délire." Malade ou pas, pour l'avocat des militaires, El Ayeb est bien un terroriste – "transformé en fantassin" par le "génie maléfique" de la propagande islamiste. Il le décrit comme exalté par les vidéos de Daech que les enquêteurs ont découvertes dans son ordinateur. Deux expertises psychiatriques ont pourtant conclu à une altération de son discernement au moment des faits.

Voici le moment du verdict pour Raouf El Ayeb. "Il est résigné", note son avocat, qui espère néanmoins que sa pathologie va lui éviter une lourde peine. Mais les jurés n'ont finalement pas retenu l'altération du discernement. Ils ont condamné l'accusé à dix-sept ans de prison. 

Extrait de "Les fous d'Allah", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 3 septembre 2020.

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